Écrivain franco-algérien, Boualem Sansal, dans le viseur du pouvoir à Alger en raison de ses nombreuses critiques à l'égard du régime, a disparu. Il devait se rendre le week-end dernier en Algérie et n'a, depuis, plus donné la moindre nouvelle. Ses proches redoutent une arrestation.
L'angoisse commence à gagner l'entourage de Boualem Sansal . L'écrivain franco-algérien, âgé de 75 ans, n'a plus donné de nouvelles depuis samedi dernier alors qu'il devait se rendre, ce jour-là, à Alger. Très critique à l'égard du pouvoir algérien dans ses écrits, il pourrait avoir été arrêté.
C'est en tout cas ce que craignent ses proches. "J'ai dîné avec lui vendredi soir. Depuis, il est injoignable sur son téléphone portable, sur son WhatsApp, sur son fixe. Il n’a pas rallumé son téléphone", rapporte l'un d'entre eux à Europe 1. Boualem Sansal a l'habitude d'effectuer la navette entre l'Algérie et la France, pays dont il a récemment obtenu la nationalité. Selon ce proche interrogé par Europe 1, son entourage avait tenté de le dissuader de fouler à nouveau le sol algérien. "Lui disait ne jamais avoir été inquiété et ne prendre l'avion que pour un rapide aller-retour puisqu'il habite là-bas", ajoute-t-on. Pour l'heure, aucune confirmation officielle n'a été apportée.
Relations glaciales entre la France et l'Algérie
Selon lui, cette possible arrestation découlerait directement de la visite officielle d'Emmanuel Macron à Rabat (Maroc), fort peu appréciée à Alger. Notamment en raison de la position exprimée par Paris au sujet du Sahara occidental. Le président français avait réaffirmé la souveraineté marocaine sur ce territoire également revendiqué par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger.
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Le proche de Boualem Sansal évoque aussi auprès d'Europe 1 "le prix Goncourt attribué à Kamal Daoud ". Son roman Houris, pour lequel il a été récompensé, est en effet interdit en Algérie et l'écrivain avait été écarté du Salon du livre d'Alger. L'histoire raconte, entre autres, des évènements survenus lors de la guerre civile en Algérie entre 1992 et 2002. Ce que la loi algérienne interdit fermement.
Autant de facteurs qui ont contribué à rafraichir les relations entre la France et l'Algérie ces derniers mois. Les deux pays sont également en grand désaccord sur la question des laissez-passer consulaires . Paris accuse Alger d'en délivrer au compte-gouttes, entravant ainsi les procédures d'expulsions vers l'Algérie.