Il y a 15 jours encore, Charles Aznavour se confiait sur Europe 1

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Grégoire Duhourcau, avec Thibaud Le Meneec , modifié à
L'immense chanteur français est mort lundi à l'âge de 94 ans. Dans un entretien accordé à Nikos Aliagas sur Europe 1, mi-septembre, il revenait sur la tournée qu'il préparait pour l'automne, ses chansons et l'avenir de la planète.
INTERVIEW

C'était le vendredi 14 septembre. À l'âge de 94 ans, Charles Azanavour accordait à Nikos Aliagas sur Europe 1 l'une de ses dernières interviews avant sa mort, survenue lundi dans sa résidence des Alpilles. Victime d'une double fracture au bras gauche au mois de mai, le chanteur venait d'annuler plusieurs dates de sa tournée cet été. Infatigable, il avait pourtant prévu de remonter sur scène en novembre et en décembre, pour "tout recommencer", disait-il.

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"Surprendre les gens". Avec cette tournée, il voulait "surprendre les gens" et même "les violer", en "donnant des phrases dont on ne se sert pas à la ville", comme il le confiait à Nikos Aliagas. "Je n'ai pas peur des mots, je n'ai pas peur des phrases, pourvu que ça ne soit pas vulgaire. On peut dire les choses bien, sans vulgarité, même si c'est un peu grossier". Sa chanson Comme ils disent, sortie en 1972 et dans laquelle il abordait l'homosexualité sans tabou, en est la parfaite illustration : "Je n'ai pas eu peur de l'écrire, je n'ai pas eu peur de le chanter, je n'ai pas peur de continuer. (…) On peut dire les choses sans vulgarité, même si c'est un peu grossier."

Ce vendredi 14 septembre, Charles Aznavour venait aussi de cosigner une tribune publiée dans les colonnes du Monde dans laquelle, avec de nombreuses autres personnalités, il lançait un appel pour la planète. "Nous vivons un cataclysme planétaire", écrivaient notamment les signataires, estimant que "face au plus grand défi de l'histoire de l'humanité, le pouvoir politique doit agir fermement et immédiatement".

"Je suis inquiet pour l'avenir." "Qu'est-ce qu'on veut ? Laisser à nos enfants le pire en ayant profité du meilleur ? Ce serait une erreur", assurait-il, lui qui se disait "inquiet pour l'avenir" : "On a tout ce qu'il nous faut, pourquoi va-t-on se jeter dans les choses qui ne sont pas bonnes pour nous ? Pourquoi on n'apprend pas ?"

L'artiste avouait par ailleurs être "très déçu de ce qu'il se passe en France". "Je suis très déçu que l'on fasse passer mille choses avant la chose la plus importante : notre pays", estimait le chanteur, appelant à "respecter les gens qui ont des fonctions, qu'ils soient bons ou mauvais". "La gauche, la droite, je ne connais pas. Je ne connais qu'une chose, c'est la France", disait-il enfin.