À la mort de son père, éditeur célèbre, Jeanne Drahi (Mélanie Doutey) emménage dans la demeure familiale en compagnie de son mari, Marcel Bellmer (Benoît Poelvoorde), écrivain à succès, et de leur fille. Mais une étrange jeune fille, Gloria, va s’immiscer dans la vie de la famille et bouleverser l’ordre des choses…
>>> Un thriller aux inspirations multiples
Avec "Inexorable", le réalisateur Fabrice du Welz signe son septième film. "J’ai essayé de construire un thriller, un home invasion, à l’image des thrillers sexuels des années 90, comme ‘Basic Instict’, ‘JF partagerait appartement’, ces films pleins de tensions sexuelles que j’adorais" explique-t-il. "Je voulais que l’on soit happé, que le spectateur plonge dans ce vortex. J’ai voulu réaliser un suspense efficace qui puisse parler au plus grand nombre, tout en gardant ma sensibilité gothique et romantique".
Visuellement, le film est une réinterprétation d’un giallo, ces polars horrifiques italiens qui connurent leur âge d’or entre les années 60 et 80. "C’est un film gothique, entre Mario Bava et Dario Argento, même si le film reste très réaliste", précise-t-il. "L’idée de base, c’était de prendre le spectateur à la gorge, dès le début très chabrolien, très réaliste, et de ne plus desserrer l’étreinte. J’ai également beaucoup pensé à ‘Voici le temps des assassins’ de Julien Duvivier. J’ai préparé en amont mes séquences en collaboration avec mon chef opérateur et mon chef déco, en travaillant un mood board plein de références visuelles, avec mes thèmes sur le mensonge, le secret, le huis-clos, et l’idée d’une mise en scène épurée, géométrique".
>>> "Benoît Poelvoorde, c’est un acteur qui m’électrise"
"Inexorable" est la deuxième collaboration entre le réalisateur et Benoît Poelvoorde. "J’ai rencontré Benoît à 16 ans, dans un bistro, il venait de tourner ‘C’est arrivé près de chez vous’" raconte Fabrice du Welz. "Ce fut comme un coup de foudre. J’étais médusé. Je lui ai proposé quasiment tous mes films et, à chaque fois, il a décliné, balayant d’un revers de la main mes offres. Il a tourné ‘Adoration’ et bien sûr, ça a pété très fort entre nous, il y a eu des moments parfois tendus, mais c’est parce nous sommes tous les deux hyperactifs, nous avons une énergie différente, qui se cannibalise sur un plateau. Benoît Poelvoorde, c’est un acteur qui m’électrise. Pour moi, il a la dimension d’un Jean Gabin, d’un Michel Simon. C’est un géant."
A l’image de leur première collaboration ("Adoration" en 2019), un tournage avec Benoît Poelvoorde réserve bien des surprises. "On ne sait jamais comment Benoît arrive le matin, il peut être de très bonne humeur ou dans un état épouvantable" explique le réalisateur. "Parfois, il ne vient pas, et d’autres fois, il dit qu’il ne vient pas et il débarque ! La difficulté, c’est que certains jours sont plus difficiles que d’autres. Mais c’est également fascinant, on ne sait jamais comment il va être. Tu dois alors être absolument créatif, t’adapter à tout. J’adore ! Et quand il est là, il s’abandonne véritablement, il ne lâche rien. Il est comme une pâte que je peux modeler".
>>> Un tournage en Super 16 "Glorious Kodak"
Le réalisateur a une nouvelle fois préféré le tournage en argentique, plutôt que l’utilisation du numérique. "Mon équipe gère très bien le Super 16, que nous avions également utilisé pour ‘Adoration’" précise-t-il. "C’est souple, ça va très vite, et il y a plus de matière dans l’image, il faut juste faire attention à la gestion du magasin de pellicule et au retour vidéo, souvent défectueux. Mais mon œil s’est habitué et je reste très proche des comédiens pendant les prises."
"Inexorable" est en salles ce mercredi, en partenariat avec Europe 1. Rendez-vous sur le Club Europe 1 pour tenter de recevoir deux invitations pour le film !