Les carrières des humoristes passent souvent par des bides, qui leur permettent de s'améliorer. Et Kheiron en a connu un cuisant à ses débuts, sur la très réputée scène du Jamel Comedy Club, la scène ouverte d'humour lancée par Jamel Debbouze. Invité du Club de l'hiver de Thomas Isle mardi, l'humoriste et réalisateur découvert dans Bref se souvient, avec humour, de ce moment difficile. "Le Jamel Comedy Club, c'est mes vrais débuts", affirme-t-il sur Europe 1.
"Et j'ai eu la chance de commencer avec le tampon 'vu au Jamel Comedy Club'. A l'époque, c'était vraiment "un truc de ouf" parce que tu étais prioritaire sur les plateaux pour jouer, et j'ai pu me perfectionner grâce à ce label", précise l'humoriste. "La première fois, on m'a appelé pour aller faire une session pour essayer d'intégrer la troupe pour la saison 2. Je fais mon premier passage. Ça se passe très, très bien, le public est avec moi, ça rigole. Pour moi, c'était bon."
"Merci à tous, moi c'est Roger !"
On lui confirme que son premier passage a convaincu. Mais on lui propose aussi de rester pour la session d'après, à 18h, pour refaire la même chose et se perfectionner. "Je suis en confiance, je dis que je vais le faire", se souvient-il. "Et là, c'est un bide total. Mais vraiment. C'est la première fois de ma vie que je n'ai pas fini un passage."
Un bide que détaille Kheiron. "J'ai fait une blague : zéro réaction. Une deuxième blague : zéro réaction. Troisième place, je commence à chercher comment m'en sortir. Pas de réaction", sourit-il. "Je savais qu'à la fin de chaque passage on finissait toujours par dire son nom, pour que le public se rappelle de toi. Je me suis arrêté à la troisième blague et j'ai dit 'Merci à tous, moi c'est Roger !'. J'ai pris un prénom improbable en stand-up, en me disant que si les gens me recroisent sur une autre scène, il ne se diront pas que c'est moi."
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Kheiron a tout de même intégré la troupe du Jamel Comedy Club. Surtout, il a essayé de comprendre la différence entre ses deux passages sur scène, à quelques heures de différence, et avec le même texte. "J'ai dû arriver en étant différent, peut-être trop confiant, ou peut-être que j'ai oublié de faire un truc, que je n'ai pas souri sur la première blague", estime-t-il. "Parfois, c'est vraiment des micro changements qui font que ça ne prend pas." Un genre de déconvenues totales qui ne lui arrivent heureusement plus aujourd'hui.