Avec sa pop-world touche à tout et colorée, nourrie depuis l'enfance par un parcours de globe-trotteuse, Jain se retrouve à 25 ans seulement en haut de l'affiche, récompensée par deux Victoires de la musique dont la plus prestigieuse, celle d'artiste féminine.
Battue mais remarquée en 2016. Nommée mais pas lauréate l'an passé dans la catégorie "album révélation" pour Zanaka, Jain - prononcez "Jane", à l'anglaise - doit cette fois sa consécration à une année faste, avec un album certifié double disque de platine, soit 200.000 ventes, et des concerts particulièrement enlevés. Aux yeux du grand public, tout a d'ailleurs commencé il y a un an, par sa performance remarquée aux Victoires 2016 : elle avait emballé le Zénith avec son imparable tube Come. Si Louane lui avait soufflé la Victoire de la révélation, Jain avait marqué les esprits ce soir-là.
Depuis, tout le monde ou presque a fini par danser sur sa musique. Et Jain a parfaitement su faire fructifier cette exposition médiatique. Si ce premier single et les suivants, tous chantés en anglais, ont imposé le melting-pot sonore de Jain, dans lequel la pop trépigne sous doses électros et influences africaines, la chanteuse a également su créer sa propre identité visuelle. Dans les pas d'une Christine and the Queens ou d'un Stromae. Dans ses clips comme en concerts, elle porte une petite robe noire et blanche ou comme vendredi soir une combinaison-short, mais elle n'oublie jamais son col claudine. Une allure de sage écolière qui tranche avec l'artiste en pleine ébullition, parfois déchaînée, que certains spectateurs ont vu passer au-dessus de leur tête, dans une bulle transparente, à la fin de ses concerts.
Au gré des missions de son père. Ses performances sur scène auraient pu lui faire espérer de glaner une Victoire, finalement échue au trompettiste sans frontières Ibrahim Maalouf. Mais elle a fait coup double, en remportant celle du clip pour sa chanson Makeba. Un cadeau certainement inoubliable pour cette Toulousaine d'origine, qui a fêté mardi ses 25 ans. Après neuf premières années vécues dans le Sud-Ouest, où elle choisit la batterie pour premier instrument, Jeanne Louise Galice prend vite l'habitude de faire et défaire ses valises, au gré des missions de son père, employé dans une compagnie pétrolière. A Dubaï, elle apprend à jouer des percussions arabes. A Pointe-Noire, l'oreille affûtée aux beats du Congo, elle commence à composer des chansons.
Au retour d'Abou Dabi, le bac en poche, elle s'installe à Paris pour étudier l'art. Cela ne dure pas: entre-temps elle a posté ses premières compositions sur internet et le chanteur Yodelice la repère.L'auteur-compositeur, qui écrit aussi pour Johnny Hallyday, produit et collabore à la réalisation de son premier quatre titres, Hope (2015), dans lequel figure déjà le tube en puissance Come. La suite s'écrit en lettres d'or pour Jain avec l'album Zanaka, dont le titre signifie "enfant" en malgache, la langue maternelle de sa mère.
Un début de carrière internationale et un deuxième album en préparation. Grâce à ses chansons et son univers bien à elle, Jain commence à se faire un nom à l'international. En témoigne sa toute première prestation en direct à la télévision américaine, la semaine passée. Dans The Late Show with Stephen Colbert sur CBS, elle a conquis le public avec Come. Elle travaille actuellement à son deuxième album, prévu pour fin 2017 ou début 2018.