Le nom résume en trois mots les passions de Jean-Paul Gaultier : le "Fashion Freak Show". La mode, le bizarre et le spectacle. Trois mots qui ont jalonné sa carrière, et qui font l'essence du spectacle écrit et mis en scène par le célèbre couturier français aux Folies Bergère, à Paris.
"Les joies et les drames" de la vie du créateur. "C'est le déroulé de ma vie", explique Jean-Paul Gaultier au micro de Daphné Bürki, dans Bonjour la France, mardi sur Europe 1. Jean-Paul Gaultier prévient : "C'est une revue, alors il y aura de la plume, de la paillette, du strass", s'enthousiasme-t-il. "Ce sera à la fois chanté, parlé, joué, chorégraphié, dansé", complète-t-il.
Le couturier égraine les tableaux : "Moi, petit garçon dessinant une tenue des Folies Bergère que j’avais vue à la télévision, et me faisant punir par l’institutrice. Mon premier défilé, ma rencontre avec mon compagnon, Francis Menuge, avec lequel j’ai fait ma société, et qui a maintenant disparu. Mes muses inspiratrices, mais aussi quelque chose autour du sida, pour que tout le monde continue à avoir conscience qu’il faut se protéger, et que le caoutchouc est le plus beau des vêtements…", raconte-t-il. En somme, "les joies et les drames" de la vie du créateur, aujourd'hui âgé de 65 ans.
Cristina Cordula sur scène. Quinze comédiens, acteurs, danseurs et artistes de cirque incarneront des créatures et personnalités "délurées, perchées, mal élevées, bien gaulées, culottées et déculottées", précisait récemment le couturier. L'artiste n'exclut pas la présence ponctuelle sur scène de quelques "guests". Il a d'ailleurs révélé que Cristina Cordula, l'animatrice des Reines du shopping sur M6, fera partie de la fête.
"J'ai fait ce métier pour être aimé". Après quarante ans de carrière, ce spectacle est donc, pour Jean-Paul Gaultier, l'occasion de se replonger dans ses souvenirs, et notamment ses premiers pas dans la mode. Un milieu qui a depuis beaucoup changé. "J’ai commencé sans argent. Maintenant, ce n’est plus possible. Ce sont des gros groupes, avec du marketing, tout est dirigé", déplore-t-il. "Maintenant, ce sont des buzz. J’ai fait ce métier, non pas pour les buzz, mais pour être aimé. Faire des vêtements qui pouvaient toucher les gens. Et faire des défilés que les gens aimeraient", confie-t-il.
Selon le couturier, si la mode pâtit aujourd'hui d'une image très froide, c’est justement "parce qu’elle est marketée". "Moi, j’ai eu la chance de commencer sans argent", répète-t-il, "ce qui m’a donné une liberté. Je faisais avec ce que j’avais, il fallait trouver des idées. Et c’est d’ailleurs comme ça qu’on est le plus créatif". Et d'ajouter : "La mode, comme moi je l’entends, ça n’a jamais été de bâtir un empire, mais plutôt de construire une famille, une tribu".