«Jusqu’ici tout va bien» sur Netflix : la série de Nawell Madani vaut-elle vraiment le coup d’œil ?

Nawell Madani a réalisé "Jusqu'ici tout va bien", disponible sur Netflix depuis le 7 avril © Netflix
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Solène Delinger

Nawell Madani a frappé fort avec "Jusqu'ici tout va bien", sa toute première série qui cartonne sur Netflix depuis sa mise en ligne vendredi 7 avril 2023. L'humoriste belge, connue pour ses punchlines piquantes, a écrit et réalisé ce thriller haletant dans lequel elle incarne une journaliste prometteuse se retrouvant dans la ligne de mire d'un baron de la drogue. Sa fiction vaut-elle vraiment le coup d'œil ? 

C'est LA série évènement dont tout le monde parle en ce moment. Jusqu'ici tout va bien, disponible depuis vendredi 7 avril 2023 sur Netflix, a battu des records de visionnage dès sa mise en ligne sur la plateforme de streaming, se hissant en tête du Top 10 France en seulement quelques heures. Comment expliquer le succès fou de cette série réalisée par l'humoriste belge Nawell Madani, et vaut-elle vraiment le coup d'œil ? 

Nawell Madani dans le rôle d'une journaliste prometteuse

Avec Jusqu'ici tout va bien, Nawell Madani change de registre, délaissant l'humour, son domaine de prédilection, pour le suspense et le thriller. Un pari risqué pour la star qui a mené ce projet de A à Z.

Créatrice et co-scénariste, Nawell Madani est également la tête d'affiche de la série, dans laquelle elle incarne le rôle de Fara, une journaliste qui a grandi dans une cité et qui rêve depuis toujours de présenter le JT de 20h. Hélas, ses ambitions sont compromises à cause des agissements de son frère, un dealer recherché par la police. Déterminée à le protéger, Fara embarque ses trois sœurs et sa nièce dans un jeu dangereux avec Oumar, un baron de la drogue incarné par Djebril Zonga (ndlr : le compagnon de Nawell Madani). 

"Je voulais des personnages féminins forts"

Si le scénario de Jusqu'ici tout va bien reste classique, Nawell Madani y a insufflé un vent de fraîcheur en mettant en avant une véritable équipe de femmes fortes. Un choix audacieux alors que la plupart des fictions parlant de la banlieue (La Haine,Les Misérables…) invisibilisent ces femmes. "Je voulais des personnages féminins forts. Aujourd’hui, les femmes deviennent les hommes de la maison. Ce sont elles qui sont en première ligne", a d'ailleurs souligné la comédienne dans une interview au Parisien. "Il y a eu Athéna ou Les Misérables  qui ont ouvert des portes en montrant que la banlieue existe. C’est génial, mais les personnages féminins, on ne fait que les apercevoir. Alors attention les mecs, les meufs arrivent !". 

Une mise en scène de la sororité très touchante

Nawell Madani excelle aussi quand elle veut montrer la puissance des liens entre Fara et ses sœurs, capables de se lancer les pires noms d'oiseaux un jour et de passer l'éponge de lendemain pour avancer ensemble, main dans la main. Cette sororité, très touchante, permet à la série de prendre son envol et nous fait oublier quelques maladresses, notamment quand Nawell Madani s'attaque aux chaînes d'info en continu. Sa caricature des médias, avec un présentateur abject prenant un rail de coke avant chaque JT, et des journalistes se tirant dans les pattes, est tellement poussée qu'elle finit par manquer de crédibilité. 

Outre ce petit bémol, Jusqu'ici tout va bien, avec son intrigue haletante et bien ficelée se "binge-watch" en une ou deux soirées. Un véritable coup de force de Nawell Madani, une réalisatrice et comédienne à prendre très au sérieux…