La correspondance de Mitterrand, de "magnifiques pages qui sont faites d’un amour intense"

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R.Da. , modifié à

Pour Antoine Gallimard, invité vendredi de la matinale d'Europe 1, la publication de la correspondance d'Anne Pingeot et de François Mitterrand a un véritable intérêt historique et littéraire.

Anne Pingeot, l’amour caché de François Mitterrand, publie chez Gallimard la correspondance de plus de 1200 lettres qu’elle a tenue avec l’ancien président de la République, mais aussi des carnets intimes. Une publication majeure, qui permet la découverte d’un François Mitterrand inconnu, à travers une passion de 33 ans longtemps tenue secrète. 

Une femme discrète. "Il faut remercier Anne Pingeot d’avoir voulu publier ces magnifiques pages qui sont faites d’un amour intense", a déclaré Antoine Gallimard, président des éditions Gallimard, et invité vendredi de la matinale d’Europe 1, à propos d’une femme connue pour son extrême discrétion et qui, jusqu’à présent, a toujours gardé le silence sur sa relation avec François Mitterrand.

Entendu sur europe1 :
On découvre le sphinx que fut François Mitterrand en train de parler de manière tout à fait humaine.

"On les a trouvés dans des cartons". "Elle est venue un jour, elle nous a invité à déjeuner avec mon éditeur Jean-Loup Champion, pour nous dire : voilà, il y a ces carnets. On les a trouvés dans des cartons", raconte Antoine Gallimard, petit-fils de Gaston Gallimard, le fondateur de la prestigieuse maison d’édition. "À mon avis elle le fait pour deux raisons", explique-t-il. "La première c’est pour la qualité de ces documents, qui sont avant tout des documents littéraire […], où l’on découvre le sphinx que fut François Mitterrand en train de parler de manière tout à fait humaine. Et en plus, je crois aussi que c’est pour montrer l’importance qu’elle a eu auprès de François Mitterrand."

Une grande qualité littéraire. "Aucune censure, il n’y a pas de correction", précise l'éditeur au micro de Jean-Pierre Elkabbach. "Il y a d’ailleurs très peu de ratures dans ces lettres", dont Anne Pingeot a fait elle-même l’index des noms et des lieux cités. "Elle a été très attentive à l’édition de ces lettres", qui dressent aussi "un tableau de la France des années 1960 et 1970, et en creux un tableau d’elle-même".

L'autre visage du sphinx. Et qu’aurait pensé l’ancien président de la République de cette publication, lui qui avait le culte du secret ? "Je pense qu’intimement, il aurait été heureux", estime Antoine Gallimard. "Ce qui est frappant c’est l’aspect joueur, l’aspect chaleureux" de cette correspondance qui tranche avec le cynisme de l’homme d’Etat, sous la plume de qui Anne Pingeot devient "Ma Nanou".