Tobey Maguire, Andrew Garfield et maintenant Tom Holland. Pour la troisième fois en quinze ans, Spider-Man tisse sa toile au cinéma avec un nouvel acteur dans le costume rouge. Le 12 juillet prochain sort en salles Spider-Man : Homecoming de Jon Watts. Ce nouveau reboot de la franchise sort trois ans seulement après le dernier film de l'homme-araignée, The Amazing Spider-Man : Le Destin d'un Héros. Mais pourquoi Sony Pictures décide (encore) de tout recommencer ?
Une tétralogie avortée. Dès 2002 devant la caméra de Sam Raimi, Tobey Maguire avait donné le ton, entouré de Kirsten Dunst, James Franco et Willem Dafoe. Ce premier film sur l'homme-araignée posait les fondations du super-héros de belle manière, en expliquant comment le jeune Peter Parker obtient ses pouvoirs. Ont suivi deux autres longs-métrages qui poursuivront dans cette voie, en 2004 et 2007. Chacune de ces aventures est une manière de passer Spider-Man sur le grill de la morale : comment faire le bien, jusqu'à quel niveau et pour quelles conséquences ?
Mais alors qu'un quatrième opus était prévu pour 2011, tout s'écroule en 2010. En raison de désaccords entre Sam Raimi et Sony Pictures, le cinéaste et son équipe abandonnent le projet. Il faut dire que le réalisateur ne gardait pas un très bon souvenir de Spider-Man 3, qu'il avait qualifié d'"horrible", dans une interview. Pour autant, Sony Pictures n'est pas décidé à laisser échapper le filon de l'homme-araignée qui a généré près de 2,5 milliards de dollars de recettes dans le monde. L'entreprise décide donc de tout recommencer à zéro et d'engager un reboot dont la sortie est annoncée pour l'été 2012.
Une tétralogie avortée... épisode 2. Sony Pictures engage alors Marc Webb, le réalisateur de (500) jours ensemble, pour ce nouveau film, pendant qu'Andrew Garfield succède à Tobey Maguire et Emma Stone à Kirsten Dunst. Nouveaux personnages, nouvelle histoire et nouveaux questionnements, mais pour combien de films ? "Une trilogie", annonce au début le studio, puis une tétralogie, décide-t-il.
Finalement, The Amazing Spider-Man ne connaîtra que deux films, en 2012 donc, et en 2014. D'un côté, ce cinquième film sur l'homme-araignée est celui qui engrange le moins de dollars au box-office : 708 millions de dollars et seulement 202 millions aux Etats-Unis. De l'autre, Sony Pictures surprend encore son monde. Détenteur des droits depuis 1999, l'entreprise annonce avoir signé un accord avec Marvel début 2015 pour que le héros apparaisse dans les films de l'univers Marvel Comics. Un accord d’exploitation inédit qui acte la fin d'un The Amazing Spider-Man 3.
Spider-Man et l’univers Marvel. Pour Disney-Marvel, l'accord est une manière de renforcer encore un peu plus les liens entre les franchises de son univers et ainsi d'accentuer la pression sur le concurrent Warner-DC Comics, déjà à la traîne. Depuis des années, les deux franchises se livrent une véritable guerre à coup de millions pour régner sur le box office.
Pour Sony, l'arrivée de Spider-Man aux côtés d'Iron-Man, Captain America et autre Avengers, permet aux héros de s'adosser à un univers qui cartonne en salles. Une belle opportunité de relancer une franchise qui semblait s'épuiser. Car pour le studio, pas question de laisser de côté le filon. Spider-Man va donc connaître une nouvelle vie. Exit Marc Webb et Andrew Garfield, Sony Pictures décide de "rebooter" une nouvelle fois la saga.
C'est désormais Tom Holland qui incarne l'homme-araignée à la fois dans les films Marvel et dans des longs-métrages entièrement axés autour de lui. Malgré une première apparition dans Captain America : Civil War (2016), l'homme-araignée va donc connaître sa (troisième) nouvelle propre aventure dès mercredi en salles. Juste une de plus, dans sa vie cinématographique.