Régulièrement critiquée pour son manque de diversité, l'organisation qui délivre les Oscars, les prestigieuses récompenses américaines du cinéma, a annoncé mercredi avoir invité 683 personnes à rejoindre ses rangs, dont 46% de femmes et 41% de membres des minorités ethniques.
Une soixantaine de pays. Parmi ces nouvelles recrues potentielles, l'acteur noir John Boyega (Star Wars), le réalisateur belgo-kurde Sahim Omar Kalifa, le cinéaste iranien Abbas Kiarostami, les actrices Emma Watson (Harry Potter) et Alicia Vikander (The Danish girl) ou encore la chanteuse noire Mary J. Blige, a énuméré l'Academy of motion picture arts and sciences dans un communiqué. Les 683 nouveaux invités, représentant une soixantaine de pays, comptent également 28 personnes oscarisées et 98 nommées aux récompenses, détaille l'Académie. "Cette promotion perpétue notre engagement de long terme pour accueillir l'extraordinaire talent représentatif de ceux qui travaillent dans (le secteur du) film aujourd'hui", a assuré la présidente de l'organisation, Cheryl Boone Isaacs.
Boycott. L'institution fait face depuis plusieurs années à de vives critiques pour le manque de diversité dans ses rangs ainsi que parmi les acteurs qui se voient décerner un Oscar. Pour une deuxième année d'affilée, les vingt finalistes 2016 dans les principales catégories étaient blancs, une situation qui a conduit à des appels au boycott de la prestigieuse soirée d'Hollywood.
Une goutte d'eau... L'initiative clairement destinée à écarter les critiques ne changerait toutefois pas profondément le paysage de l'Académie, en grande partie blanche, masculine et âgée. Selon l'institution, elle est composée à 75% d'hommes avant que les membres de cette année aient été sélectionnés. Si les 683 invités acceptaient tous l'invitation, ce pourcentage descendrait modestement à 73%. Dans la même hypothèse, la part de Blancs passerait de 92 à 89%. Le conseil de l'Académie entend doubler le nombre de femmes et de représentants des minorités ethniques d'ici 2020.