Vendredi soir s'est tenue la 45e cérémonie des César, à Paris. L'événement a eu lieu dans un climat tendu, ponctué par des incidents entre des manifestantes féministes et les forces de l'ordre. En cause : les douze nominations de Roman Polanski, accusé de viol, pour J'accuse. Vendredi soir, le film a remporté le César de la meilleure réalisation, de la meilleure adaptation et des meilleurs costumes, conçus par Pascaline Chavanne.
"Les Misérables", sacré meilleur film
La récompense suprême des César, celle du meilleur film, a, quant à elle, été remise au film de Ladj Ly Les Misérables, qui raconte l'histoire d'une bavure policière dans une cité sensible de Seine Saint-Denis. "Le seul ennemi ce n'est pas l'autre c'est la misère", a affirmé le réalisateur en le recevant. Le film a également reçu le César du public.
Les César des meilleurs acteurs pour Alice Demoustier et de Roschdy Zem
Anaïs Demoustier a, elle, reçu le César de la meilleure actrice pour Alice et le maire. Dans ce film de Nicolas Pariser, elle incarne une jeune philosophe normalienne, intellectuelle travailleuse chargée de conseiller le maire de Lyon qui n'a plus d'idées, incarné par Fabrice Luchini.
C'est une figure discrète mais incontournable du septième Art français : Roschdy Zem a reçu vendredi le César du meilleur acteur pour son rôle dans Roubaix, une lumière. Dans ce polar sombre d'Arnaud Desplechin, l'acteur franco-marocain de 54 ans incarne un commissaire charismatique et sensible, plein d'humanité, à contre-pied des personnages classiques de policiers.
Fanny Ardant et Swann Arlaud, meilleurs seconds rôles
Fanny Ardant dans La Belle Époque de Nicolas Bedos (qui a aussi reçu le César du meilleur scénario original et celui du meilleur décor, signé Stéphane Rozenbaum) et Swann Arlaud dans Grâce à Dieu de François Ozon ont été récompensés par les César du meilleur second rôle.
Meilleurs espoirs pour Alexis Manenti et Lyna Khoudri
Alexis Manenti en policier nerveux dans Les Misérables de Ladj Ly et Lyna Khoudri dans Papicha, sur le destin de jeunes Algériennes dans les années 90, ont reçu les César des meilleurs espoirs masculin et féminin.
"Papicha", meilleur premier film
Le film Papicha de Mounia Meddour, ode à la liberté et la résistance des femmes en Algérie, à travers le destin d'un groupe de jeunes filles lors de la décennie du terrorisme, a remporté le César du meilleur premier film.
Le film d'animation "J'ai perdu mon corps" de Jérémy Clapin a quant à lui été couronné de deux César : celui de la meilleure musique originale, composée par Dan Levy et du meilleur film d'animation. Enfin, Parasite de Bong Joon-ho, sacré plusieurs fois aux Oscars, a reçu le César du meilleur film étranger et le César du meilleur documentaire a été attribué à M de Yolande Zauberman.