La reconstruction attendra. Le chantier de Notre-Dame de Paris a été arrêté jusqu’à la semaine du 12 août face aux risques identifiés d’exposition au plomb. La toiture et la flèche de l’édifice contenaient 300 à 400 tonnes de ce métal, partis en poussière le 15 avril durant l’incendie qui a ravagé la bâtisse. L’inspection du travail exige notamment que soient revues les règles et les protocoles régissant la vie sur le chantier. Et parmi elles : les dispositifs de décontamination des personnels travaillant sur place.
"On a repensé le système des douches", explique lundi au micro de Sébastien Krebs, sur Europe 1, Patrick Chauvet, le recteur-archiprêtre de la cathédrale. "Elles étaient petites, pas très commodes, ça n’encourageait pas tout le monde à passer par la douche. Là, ce sera absolument obligatoire", explique-t-il. Et d’ajouter : "Je pense que les personnels ne sont plus en danger."
"Ce n’est pas rien d’entrer sur le chantier de la cathédrale et d’en ressortir", poursuit cet ecclésiastique. "Je suis un peu comme un cosmonaute. Je rentre nu, on nous habille après avec une combinaison. Quand on ressort on enlève tout, on jette tout. On prend une douche et on se rhabille."
"Isoler Notre-Dame n’est pas envisageable"
Face à la menace potentielle, un collectif de syndicats CGT et d’associations demande toutefois un confinement complet du site, et l’enveloppement de l’édifice."Isoler Notre Dame n’est pas envisageable", balaye monseigneur Chauvet, toujours sur Europe 1. "Mais je peux vous dire que la cathédrale est confinée, personne n’y rentre, toutes les portes sont fermées."
La pollution sur l'île de la Cité
Ce prêtre se veut également rassurant sur la potentielle pollution au plomb sur l'île de la Cité et alentour. "Dans la Rue du Cloître-Notre-Dame, qui est la rue qui longe Notre-Dame, des tests ont été faits. J’habite là, des tests ont été fait dans mon appartement. Je n’ai pas eu de retour. On n’a pas eu de résultat. S’il y a un problème, j’imagine qu’ils reviennent vers vous."
Monseigneur Chauvet appelle toutefois les riverains à adopter des comportements responsables. "Je pense qu’il faut être prudent. Un enfant qui met ses mains dans le sable, dans un coin de l’île de la Cité, c’est dangereux", concède-t-il. "Il est difficile d’enlever toutes ces particules de plomb. Je peux vous dire que l’on nettoie le parvis quasiment tous les jours."