C'est le quatrième lieu touristique le plus visité de France et, à l'image des autres sites comme Disneyland Paris ou le Mont Saint-Michel, il doit rester fermé en raison du coronavirus : le château de Versailles subit depuis maintenant dix mois les restrictions liés à la crise sanitaire. Dans La France bouge, en direct de l'établissement versaillais, la directrice Catherine Pégard a dressé le constat d'une baisse considérable des recettes, qui amène le château a réfléchir à sa viabilité une fois les visiteurs de retour.
Une augmentation du tarif de base ? "Indécent"
Premièrement, la directrice du château assure que le prix unitaire du billet n'augmentera pas sitôt les grilles rouvertes : "Il serait assez indécent de parler d'augmentation du billet. Le château de Versailles n'est pas un îlot solitaire dans la vie économique de la France. Aujourd'hui, beaucoup de gens ont des difficultés énormes et parler d'augmentation du prix du billet me semble assez difficile", défend l'ancienne journaliste et conseillère de Nicolas Sarkozy.
" Aujourd'hui, on ne fait pas grand chose pour compenser les pertes "
Pour autant, le prix de certaines visites pourrait connaître une augmentation : la direction de l'établissement veut "essayer d'adapter (ses) visites, de faire en sorte qu'il y ait des visites qui soient proposées à un tarif plus élevé parce que l'offre sera plus importante. Nous commençons déjà à y penser", assure Catherine Pégard, en fonction depuis août 2011. L'offre du château s'enrichira notamment des œuvres exposées dans les attiques du château, au deuxième étage, qu'Europe 1 a pu visiter en avant-première.
Des aides insuffisantes ?
En revanche, le château de Versailles n'a d'autre choix que de prendre son mal en patience et solliciter les aides de l'État pour compenser les pertes, alors que la billetterie des 7 millions de visiteurs annuels représente environ deux tiers de ses recettes. "Aujourd'hui, on ne fait pas grand chose pour compenser. On a la chance que l'État nous soutienne et qu'il ait voulu nous inclure dans ce plan de relance de l'économie nationale."
Le château de Versailles a ainsi reçu 10 millions d'euros de la part de l'État en 2020, ainsi qu'une enveloppe de 87 millions d'euros accordés au titre du plan de relance en 2021 et 2022. Ces sommes, colossales, seront-elles suffisantes ? "À ce jour, je ne peux pas le dire", soupire la directrice. "Malheureusement, on se dit qu'on retrouvera la même discussion avec le gouvernement au printemps prochain."