C'est un vélo qui a amené Eric Frechon aux fourneaux. A 13 ans, désireux de posséder le deux-roues, il en demande un à son père qui lui rétorque de travailler pour l'obtenir. Il obtempère et devient saisonnier dans un restaurant...Le début d'une grande carrière qui mènera le cuisinier jusqu'au Bristol, en passant par l'Espagne puis le Crillon.
Triplement étoilé et jeune papa, le chef, qui sort le livre Ma cuisine pour les tout-petits*, était l'invité de La table des bons vivants. Il a dévoilé ses goûts personnels en passant sur le gril du questionnaire de l'émission.
Le goût de votre enfance ?
"C'est la tarte aux pommes. Ça reste vraiment le goût qui me rappelle toute mon enfance, où je partageais la pâte avec ma maman. Je la mangeais crue. J'épluchais les pommes avec elle. Je faisais la compote et j'en mangeais la moitié !"
Votre plus beau repas, dans le sens inoubliable ?
"C'était à Shanghai. J'ai fait un repas exceptionnel chez Paul Pairet (à Ultraviolet, un restaurant sensoriel où l'on mange dans l'obscurité avec des sons et des artifices, ndlr.) Je me rappelle d'un plat de tomates et de fraises qui étaient totalement identiques dans l'assiette. C'était absolument inoubliable."
L'ingrédient inutile en cuisine selon vous?
"Soit les fleurs soit les herbes qui n'apportent absolument rien au plat. C'est vraiment insupportable."
Le plat que vous ne pouvez pas manger ?
"Tout ce qui est à base de tofu."
Quel plat emmèneriez-vous sur une île déserte ?
"Un bon poulet de ferme rôti, avec quelques cèpes qui nous manquent un peu cette année."
Quel est le mot que vous préférez en cuisine ?
"J'en ai plusieurs : la rigueur, la perfection et la créativité."
Qui sont les invités de votre dîner idéal ?
"Que des gastronomes et en particulier la famille, parce qu'ils sont tous gastronomes. J'ai été bien élevé et je transmets."
Le mot de la F-A-I-M ?
"Ne pas rester sur sa faim à la fin d'un repas."
Les conseils d'Eric Frechon pour faire manger les enfants
Ne pas forcer à manger mais goûter. Devenir père d'un jeune Franklin, quatre ans aujourd'hui, a donné l'idée au chef originaire de la Somme l'idée de mitonner version bébé et d'en faire un livre*. Le chef délivre également ses conseils pour ce qui est des petits côté fourchette : "Il ne faut jamais les forcer à manger, parce qu'à un moment donné, ils mangent. Mais il faut qu'ils goûtent, ça c'est essentiel !"
"Petites astuces". Et comme certains aliments sont plus faciles à aborder que d'autres, Eric Frechon donne quelques astuces pour les mets généralement moins prisés : "Les produits un peu difficiles à manger comme le chou-fleur par exemple, il y a des petites astuces. Il faut le blanchir, il faut le cuire dans du lait." Même idée pour le poisson : le choisir extra frais pour éviter qu'il ne sente trop fort et l'accompagner d'aliments généralement appréciés, comme une bonne purée de pomme de terre.