Une histoire incroyable mais vrai. Dans les années 70, Kim Jong-il, père de l'actuel dirigeant nord-coréen, a fait kidnapper un cinéaste et son épouse actrice de Corée du Sud pour qu'il tourne des films à sa gloire. Ce kidnapping farfelu est narré par Fabien Tillon et Fréwé dans la bande dessinée Le Dictateur et le dragon de mousse (Éditions Boîte à bulles) sortie le 7 février dernier.
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Desproges le dirait lui-même "les dictateurs sont de grands enfants". La preuve par les mots dans Pinochet, il y a bien le mot "hochet" ! Pour Kim Jong-il, c'est pareil. Le dictateur était un féru de cinéma. Fan de Stallone, il appréciait De Funès, mais aussi un bon James Bond et surtout les films de monstres japonais. Conscients de la quasi-nullité du cinéma de son pays, Kim Jong-il voulait que ça change et aussi avoir un Godzilla rien qu'à lui. Ce film s'appellera Pulgasari sorti en 1985, c'est un monument de kitscherie absolu.
100.000 personnes enlevées
Pour réaliser ce chef d'œuvre, Kim Jong-il, va tout simplement kidnapper un réalisateur sud coréen et son épouse actrice et les forcer à produire des films à la hauteur de son prestige. La bande dessinée de Fabien Tillon et Fréwé se savoure comme un film de genre. Le couple finira par profiter d'un rendez-vous à Vienne, préparant un film sur Genghis Khan pour filer à l'ambassade américaine.
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Selon les auteurs, depuis les années 60, ce sont plus de 100.000 personnes qui auraient été enlevées par le régime de Pyongyang à des fins artistiques. De quoi voir le cinéma nord-coréen d'un autre œil.