Pas de concert debout et des jauges réduites. Jean Castex l'a annoncé lors de son point presse ce lundi. C'est un nouveau coup dur pour le monde de la culture et des musiciens. Que ce soit les groupes ou bien les salles de concert, chez les indépendants, beaucoup se demandent s'ils pourront survivre. Europe 1 s'est rendue sur place.
Depuis les annonces de Jean Castex lors de son point presse avec Olivier Véran , c'est tout le monde de la Culture qui accuse le coup. Dans le quartier de la Plaine à Marseille, la gérante du café concert L'Intermédiaire, Anaëlle, ne pourra maintenir qu'une poignée de représentations de jazz, qui pourront se dérouler en configuration assise. Toutes les autres dates devront être annulées.
Ainsi elle s'interroge sur l'utilité de rester ouvert : "Il n'y a pas d'activité s'il n'y a pas de concerts. Les gens sont tout le temps debout donc là on se pose la question de ne serait-ce qu'ouvrir....puisque sinon, il y a peu de fréquentation. Ca nous fragilise énormément".
"Avec 40 places assises je fais comment ? Des concerts à 100€ ?"
Sur la place voisine de Notre-Dame-Du-Mont, le molotov est un pilier de la scène alternative marseillaise. A sa tête, Hazem El Mokadem s'apprête à annuler une douzaine de concerts. Dans une petite salle à la programmation rock, impossible d'imaginer des spectacles assis : "Economiquement ça n'a aucun sens, c'est à se demander s'ils ont déjà assisté à un concert de leur vie. Avec ces règles, pour organiser un concert, il me faut un mec à l'entrée pour contrôler les pass sanitaires, un à la sécurité, un ingénieur du son, deux serveurs et ensuite payer les musiciens. Avec des places assises, je fais comment ? Je fais des concert à 100 euros ? »
"C'est l'incertitude qui nous pèse le plus"
Un avenir également incertain chez les musiciens qui ont besoin de la scène pour exister. C'est le cas de Julien Henriel du groupe Parade. Par anticipation il n'avait pas programmé de dates en janvier et février. Mais il doit sortir son deuxième album au printemps.
Une sortie qui serait compromise si le groupe ne peut pas prendre la route pour en faire la promotion : "On a eu 30 dates annulées l'an dernier, une dizaine cette année. Donc tu fais avec ce qu'il te reste. Parfois tu arrives à booker quatre dates d'affilée mais jusqu'au dernier moment tu ne sais pas si tu pourras partir. C'est impossible de se projeter. On ne peut pas se projeter à un mois comme à un an. C'est l'incertitude qui nous pèse le plus".
Et il le déplore, dans ce contexte sanitaire, de moins en moins d'artistes arrivent à vivre de leur musique.