Amy Winehouse a brutalement disparu en 2011, en pleine gloire, à 27 ans. "Si je pouvais tout rendre pour marcher dans la rue tranquillement, je le ferais..." confiait la chanteuse de "Rehab" à son amie d'enfance, la veille de sa mort par excès d'alcool. Asif Kapadia lui consacre un documentaire, "Amy", présenté samedi à Cannes, hors compétition. Le film montre la vie de la chanteuse depuis son plus jeune âge jusqu'à sa mort prématurée.
Témoignages inédits. Deux ans ont été nécessaires à Asif Kapadia pour que les proches de la star et sa famille acceptent de témoigner. Des proches dont on ne voit jamais le visage à l'écran et dont on entend seulement la voix. "Un par par un, ils nous ont fait confiance et ensuite ils ne pouvaient plus s'arrêter. C'était comme une thérapie pour eux", a confié le réalisateur.
Ce documentaire, qui dévoile de nombreuses images jamais vues, notamment des films de famille, mais aussi des images d'archive, revient sur la descente aux enfers de la chanteuse, addict à la drogue et à l'alcool. Le film insiste notamment sur les conséquences néfastes que la gloire a eues sur la personnalité vulnérable de la chanteuse. Un impact dont Amy Winehouse était d'ailleurs très consciente. "Mon côté destructeur fait 1 km de large. La célébrité, je n'y crois pas une seconde : ça me dépasserait et me rendrait folle probablement", assurait-elle en 2003.
Découvrez la bande-annonce du documentaire Amy, sur les écrans français le 8 juillet prochain :
"Le film parle d'Amy et de qui elle était." L'œuvre d'Asif Kapadia a déclenché la colère du père d'Amy Winehouse, qui estime que le film, "trompeur", dresserait un portrait peu flatteur de la famille. Mais le réalisateur britannique a tenu à défendre son documentaire sur la Croisette. "Le film parle d'Amy et de qui elle était, voilà pour l'intention. Je n'ai voulu blesser personne, le film se devait d'être honnête envers Amy et c'est ce que j'ai tenté de faire", a-t-il affirmé au Telegraph. Asif Kapadia avait précédemment tenu à expliquer que tout avait été "sérieusement vérifié" et que l'équipe du film était en mesure "de le prouver." En 2011, il avait été récompensé par le BAFA du meilleur documentaire pour un premier film consacré à une autre légende, le champion de F1 Ayrton Senna.