Une enquête menée de mars à décembre par le CGT pointe du doigt des dérives sexistes dans tous les secteurs musicaux, du classique au hip hop en passant par le jazz.
Le monde de la musique n'échappe pas au sexisme : une enquête en ligne publiée jeudi et menée auprès de 340 musiciennes par le syndicat CGT des artistes musiciens montre qu'aucun secteur musical n'est épargné, du classique au hip hop en passant par le jazz.
Sans prétendre être scientifique, cette enquête menée de mars à décembre sur le site du syndicat confirme des comportements de harcèlement mis au jour récemment dans de grands orchestres, où des chefs comme James Levine au Metropolitan Opera de New York et Charles Dutoit, ancien chef de l'Orchestre symphonique de Montréal ont été mis en cause pour harcèlement sexuel.
30% des musiciennes ayant répondu au questionnaire du Sdamp-cgt disent avoir subi du harcèlement moral, et 25% du harcèlement sexuel.
Le chantage sexuel à l'embauche cité "des dizaines de fois". Le chantage sexuel à l'embauche est cité "des dizaines de fois, exercé par des chefs d'orchestre, des programmateurs, des directeurs de maison de disque" et "traverse tous les styles musicaux", souligne le syndicat. Les témoignages recueillis par le syndicat vont dans le même sens que les dizaines de témoignages postés sur le site "Paye ta note", créé le 7 janvier dernier par une musicienne écœurée du sexisme observé lors d'une tournée.
Agathe Thorez - c'est un pseudonyme - invite les femmes à envoyer leurs témoignages anonymement, "car les scènes nationales, les programmes, les festivals et les salles sont montés en réseau, donc quelqu'un qui dénonce des propos ou du harcèlement sexuel risque de se faire griller". D'autant que fort peu d'institutions sont dirigées par des femmes. Ainsi, en 2017, la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) dénombrait 4% de femmes cheffes d'orchestre, 27% de metteuses en scène, 12% de directrices de théâtres nationaux et 11% de maisons d'opéra.