C'est une consécration pour ce romancier longtemps boudé par les éditeurs et qui dut batailler pour obtenir la nationalité française. L'écrivain d'origine russe, Andreï Makine, lauréat du prix Goncourt et du Médicis en 1995 pour Le Testament français, a été élu jeudi à l'Académie française, a annoncé l'institution.
Huit candidats en lice. Andrei Makine, 58 ans, a été élu au premier tour par 15 voix sur 26 votants. Il y a eu 3 bulletins blancs et six bulletins marqués d'une croix, signe d'une opposition. Deux voix sont allées sur le nom d'Arnaud-Aaron Upinsky, un écrivain proche des milieux catholiques traditionalistes. L'écrivain, amoureux de la langue française, succède à la romancière algérienne Assia Djebar, décédée en février 2015. Huit candidats étaient en lice dont un lycéen de 15 ans, Valentin Ogier, qui n'a obtenu aucune voix. Il n'existe pas d'âge minimum pour se présenter à l'Académie qui n'accepte pas en revanche les candidats âgés de plus de 75 ans.
Un auteur francophile. Auteur de seize livres sous son nom et de quatre sous le pseudonyme de Gabriel Osmonde, Andreï Makine a réussi l'exploit, en 1995, d'être couronné par les prix Goncourt, Goncourt des lycéens et Médicis pour son roman Le testament français. "C'est tout naturellement que j'écris en français, et ce depuis mon arrivée en France" en 1987, se souvenait Andreï Makine dans un rare entretien publié par Le Figaro au début des années 2000. "Le français m'a toujours baigné et a encouragé, stimulé mon amour pour la littérature française", dit le romancier, qui défend une conception rigoriste de la langue, ne supportant ni le "verlan" ni la grammaire approximative.