L'écrivain et critique musical Benoît Duteurtre est mort à l'âge de 64 ans

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Critique musical et journaliste, Benoît Duteurtre animait chaque semaine depuis 25 ans sur France Musique l'émission "Étonnez-moi Benoît". Il est mardi à 64 ans des suites d'une crise cardiaque, survenue dans sa maison des Vosges.

L'écrivain et journaliste Benoît Duteurtre est décédé mardi des suites d'une crise cardiaque, survenue dans sa maison des Vosges, à l'âge de 64 ans, a annoncé mercredi son entourage à l'AFP. "La famille est abasourdie par cette mort si brutale", a indiqué son frère cadet, Jean-Baptiste Duteurtre, à l'AFP. Arrière petit-fils du président René Coty, qui "résonnait en lui de façon quasi quotidienne", il "était un passionné de littérature et de musique, toujours dans la bienveillance", selon ce dernier.

Critique musical et journaliste, Benoît Duteurtre animait chaque semaine depuis 25 ans sur France Musique l'émission Étonnez-moi Benoît. La présidente de Radio France, Sibyle Veil a salué sur X "un auteur de talent qui portait un regard emprunt de nostalgie et d'humour sur le monde". "S'il avait écrit pour Le Figaro littéraire ou Le Monde de la musique, il était surtout l'un des plus vieux chroniqueurs de Marianne, présent dans nos pages dès l'origine", lui a rendu hommage mercredi l'hebdomadaire.

Pourfendeur du "wokisme" 

Le présentateur Stéphane Bern qui le retrouvait chaque année à Vienne pour le "bal du Nouvel an" a évoqué un "merveilleux romancier et critique musical". Benoît Duteurtre était en effet essayiste et romancier, auteur d'une quarantaine d'ouvrages, parmi lesquels Tout doit disparaître (1992), Drôle de temps (1997), Le voyage en France (2001), récompensé du Prix Médicis, Livre pour adultes (2016) ou encore Le grand rafraîchissement paru au début de l'année.

 

Dans Dénoncez-vous les uns les autres, paru chez Fayard en 2022 il tirait à boulets rouges sur le "wokisme" et la société du principe de précaution et la cancel culture dans un ouvrage dystopique dans lequel par exemple les amateurs de viande doivent abattre eux-mêmes l'animal qu'il mange. Il travaillait par ailleurs sur un nouveau roman, selon son frère.

Il avait obtenu en 2017 le grand prix de littérature Henri Gal de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre et avait été fait commandeur des Arts et des Lettres en 2021. Pas de quoi lui ouvrir les portes de l'Académie française, qui l'avait recalé deux fois, en 2019 et en 2022. "Affecté" par ces échecs, "il se posait beaucoup de questions à savoir s'il allait de nouveau postuler dans les années à venir", a confié son frère à l'AFP.