Pendant quatre jours, comme chaque année, Angoulême est la capitale européenne de la BD. Quatre jours durant lesquels plusieurs dizaines de milliers de visiteurs se rendent dans la ville charentaise. Mathieu Charrier, notre expert ès bandes dessinées, vous a listé les cinq choses immanquables à faire sur place. Suivez le guide !
1. L’obélisque de la place de la gare
René Goscinny est l’un des plus grands scénaristes dans l’histoire de la bande dessinée. Mais malheureusement, ces scénaristes sont souvent moins mis en avant que les dessinateurs. Pour y remédier, sa fille, Anne Goscinny, a inauguré en ouverture de ce festival un obélisque de 5 mètres de haut pour sept tonnes, taillé en deux mois, et qui reprend les phrases les plus célèbres de Lucky Luke, Astérix, du Petit Nicolas ou d’Iznogoud. "D’ailleurs, comme dirait mon père, il est plus simple d’inaugurer un obélisque qu’un astérisque" a plaisanté Anne Goscinny.
Gratuit.
2. L’exposition Hermann
Hermann a dessiné plus de 5.000 planches durant sa carrière : des corps bruts, des paysages, des westerns (Comanche) ou des mondes post-apocalyptique (Jérémiah). Il était présent lors du premier festival d’Angoulême en 1973. Alors c’est tout naturellement qu’il a accepté son Grand Prix l’année dernière, l’enjoignant à organiser une grande exposition de ses œuvres cette année. L’accent est mis sur l’ambiance dans les dessins d’Hermann, l’utilisation du noir et blanc, de la lumière, du brouillard, des reflets… Et Hermann promet qu’il va traîner dans son expo pendant tout le festival. Vu comme l’homme est abordable et sympathique, vous pourriez bien partager un moment avec lui.
Sur l'entrée du festival.
3. L’exposition Gaston Lagaffe
Gaston Lagaffe est né il y a 60 ans, dans le journal de Spirou. La première fois qu’il apparîit, il porte un costume, une chemise blanche, un nœud papillon et des mocassins cirés. On est loin du personnage gaffeur et je-m’en-foutiste qu’il va devenir au fil des numéros, arborant fidèlement son sous pull vert et ses espadrilles bleues. Pourtant, Gaston Lagaffe était surtout en avance sur son temps, et c’est ce que l’on découvre dans l’exposition : un militant écolo, antimilitariste, altruiste. Et surtout un créateur de génie même si la majorité de ses créations se sont révélées parfaitement inutiles voir complètement ratées. Lagaffe s’est construit en opposition aux héros de l’époque : Tintin, Lucky Luke, Buck Danny, et il aura passé la majorité de sa vie à buller. Logique, pour un héros de bande dessinée !
Gratuit, sur le parvis de l’Hôtel de ville.
4. Les concerts de dessins
Le festival a inventé en 2005 un nouveau concept : les concerts de dessins. Le principe est simple. Un artiste ou un groupe joue de la musique, pendant qu’un dessinateur fait danser ses crayons, filmés en haute définition et retranscris sur le grand écran de la scène. Evidemment, la réussite dépend de l’alchimie entre les artistes. Mais très souvent, cela donne des moments de grâce. Cette année au programme notamment : Les dessins de Pénélope Bagieu rythmé par la grâce de China Moses. A ne pas rater.
Au théâtre d’Angoulême. Tarif : 12 euros.
5. Les dédicaces
Une escapade à Angoulême pendant le festival n’est pas complète sans une petite course aux dédicaces. C’est l’occupation préférée des festivaliers. Faire la queue pendant des heures sous des chapiteaux surchauffés pour espérer quelques minutes en tête à tête avec son dessinateur préféré. Devant l’affluence, certains éditeurs mettent désormais en place un système de tirage au sort. Mais si vous êtes motivé, vous repartiez forcément avec un joli dessin sur l’une des pages de garde, faisant de votre BD un exemplaire unique. Allez, courage, et échangez avec les autres dans la file d’attente, entre fans de bd, on a forcément des sujets de discussions.
Sur l'entrée du festival.