La medium Geneviève Delpech vient de publier "Les Enquêtes d'une médium - quand la police a recours à l'invisible", ouvrage dans lequel elle raconte la manière dont son "don" peut parfois aider la police dans ses enquêtes. Au micro d'Anne Roumanoff, elle nous en dit un peu plus sur ses facultés de voyance.
Geneviève Delpech est medium et vient de publier Les Enquêtes d'une médium - quand la police a recours à l'invisible, aux éditions Feurs. On y découvre que certains policiers s’appuient parfois sur des médiums pour les aider, là où leur logique et leur pragmatisme ont échoué. Cette collaboration hors du commun, elle la raconte à travers de nombreux cas dans ce livre. Elle l'assure : tous sont réels. Comment son "don" fonctionne-t-il ? Geneviève Delpech était l’invitée d’Anne Roumanoff, dans Ça fait du bien, sur Europe 1, pour nous en dire un peu plus.
"Je ne sais pas si c’est un don extraordinaire. Pour le moment, c'est hors du commun. Un jour on l’expliquera sûrement", répond d'abord la medium, invitée à s’exprimer sur ses facultés. "Il se manifeste de plusieurs façons. J’entends des voix de l'oreille gauche, comme ceux qui sont à Sainte-Anne [hôpital psychiatrique parisien, NDLR] ! Je fais aussi beaucoup de rêves prémonitoires, et puis j'ai des flashs", décrit-elle, "consciente que quand on dit ça, ça peut faire un drôle d’effet, surtout sur ceux qui n'y croient pas. Ça reste quand même encore un tabou." "Moi, je dis ce que je vis et après, ça ne m'appartient plus", complète-t-elle.
Geneviève Delpech l’affirme : toutes les histoires racontées dans son livre sont vraies, publiées avec l’autorisation de la police. Lorsque la medium intervient sur des enquêtes, "ce n’est jamais à l’initiative des forces de l’ordre", explique-t-elle. Elle est d’abord contactée par "les familles ou un intermédiaire. Et ensuite, j'entre en contact avec les gendarmes". Ses dons, elle préfère les exercer gratuitement. Même les recettes de son ouvrage seront, assure-t-elle, reversées à un orphelinat au Congo, avec lequel elle est en contact. "C'est un don et un don, ça ne se monnaye pas."
Parmi les histoires qu’elle raconte, l’une des plus troublantes est sans doute celle de la disparition d'Estelle Mouzin. Geneviève Delpech fut persuadée, dès le départ, que la jeune fille avait été tuée le soir même par Michel Fourniret. Voici ce qu’elle raconte au micro d'Anne Roumanoff :
"J'ai entendu la voix d'une petite fille, toujours derrière mon oreille gauche, me disant 'Je suis à Saint-Thibault-des-Vignes' (en Seine-et-Marne). J'ai traîné mon pauvre mari à Guermantes [lieu de la disparition de la jeune fille, en 2003] et je suis allée directement dans la maison d'Estelle, que je ne connaissais pas. J'ai rencontré sa maman qui m'a accueillie. Je lui ai dit : 'Votre petite fille a été tuée à Saint-Thibault-des-Vignes et maintenant, elle est enterrée'. Je voyais du sable blanc, plutôt dans la forêt de Rambouillet. Et on m'a fait faire un dessin de portrait de la personne que je voyais. C'était Fourniret. Et depuis toujours, je dis que c'est Fourniret."
Geneviève Delpech assure ne pas toujours très bien vivre avec son "don". "Ce sont des images très violentes, quand même. Je ne les ai pas toujours bien vécues. Je voulais même que ça s'arrête. Et c'est Michel (Delpech, le chanteur), mon mari, qui m'a vraiment beaucoup aidée. On était fusionnel et il était très doux. Parfois, je pleure, je ressens l'agonie des gens", détaille-t-elle. Avant d’enchaîner : "C'est très violent, ce n’est pas du cinéma."
La medium raconte également une expérience survenue peu avant la mort de Coluche, qu’elle connaissait. Coluche était à son anniversaire. "Il y avait du monde et j'ai dit à Michel : 'Bon Dieu, il va changer sa moto et il va se tuer'. Alors Michel est allé voir Coluche, qui est venu me voir. Il m’a dit : 'Alors ma poule, il paraît que je vais me casser la gueule en moto !’' Et moi, je lui ai dit que c'était sérieux. Mais il ne m’a pas écoutée."
L'épisode intervient quinze jours avant la mort de l'humoriste dans un accident de moto, assure la medium. "Ça m'est souvent arrivé : je préviens des gens d'un accident, l'accident arrive parce qu’ils ne m'ont pas écoutée", enchaîne Geneviève Delpech. Avant de conclure : "Parfois, je me sens impuissante, je manque de réponses."