Julia Martin recevait, dimanche, JP Nataf et Jean-Christophe Urbain pour parler de l’album de leur retour, "Mandarine", sorti en juin dernier.
Ils ne sont plus que deux. Plus de quinze ans après leur dernier album et la fin de l’aventure collective, "Les Innos" étaient de retour en juin dernier avec un nouvel opus, Mandarine. Des cinq membres du groupe, seuls restent Jean-Philippe Nataf, dit "JP Nataf"; et Jean-Christophe Urbain, dont le départ avait entraîné la séparation de la bande d'amis. Dimanche, le duo complice de la pop-rock française était l’invité de Julia Martin, dans La Playlist d’Europe 1, alors qu'il poursuit sa tournée dans l'Hexagone.
L'album de l'amitié. S'ils ne sont plus que deux sur scène aujourd'hui, le retour des Innocents avait d'abord été envisagé au grand complet. "C'était tentant de repartir avec les copains... Mais on s'est dit 'tiens, les gens n'ont jamais vu ce que cela donne les chansons à l'état squelettique'. [...] Et les chansons, c'est nous deux [...]", explique l'un quand l'autre poursuit, quelque peu gêné : "On avait commencé le projet de ce dernier album avec eux, en studio... Mais je crois qu’on ne leur avait laissé aucune place, on était déjà parti, nous, sur notre duo."
Un soir avec... Les Innocentspar Europe1fr
Sur ce cinquième album, Les Innocents chantent à deux voix et jouent à deux guitares. Ce dimanche sur Europe 1, quand l'un commence à répondre, l'autre enchaîne. Parfois même, JP Nataf et Jean-Christophe Urbain parlent en même temps, d'une seule voix. "On était tellement contents de se retrouver. On a une vraie relation amicale qui est née après le groupe, on a très envie de profiter de cela". Désormais, le duo goûte le plaisir "d'être dans le train ensemble, d'être dans les loges tous les deux. [...]".
"A l'époque, on ne savait pas vraiment prendre de plaisir". Aujourd'hui, après quinze ans de break, "cela fait plaisir de revenir. Plus on vieilli, plus on a de plaisir", affirment ceux qui ont "envie de s'amuser", dixit JP Nataf. "On profite vraiment. [...] Je pense qu’on n’a pas toujours eu autant de plaisir, même à l'époque du succès", analyse-t-il. Le succès, c'est le hit Joddie en 1987, qui lance la bande de potes, puis L'autre Finistère, en 1992, et Colore, en 1995. Devenu incontournable de la scène rock française, le groupe ne savoure pas pour autant sa gloire : "on ne savait pas vraiment prendre du plaisir, certains soirs je sortais frustré d'un concert", se souvient "JP".
"Avant, je pense qu'on avait envie de montrer aux autres qu’on était aussi géniaux que tous les gens qu'on avait écouté", reconnaît Jean-Christophe Urbain. "Maintenant, on sait qu'on l'est", plaisante son complice. Quinze ans plus tard, Les Innocents ont mûri et se sont trouvés. Aujourd’hui, "on est juste là pour prendre le plaisir d'être musiciens, d'assumer cette fonction. On est musiciens", conclut Jean-Christophe Urbain.
>> Retrouvez tous les dimanches, de 13 à 15 à heures, La Playlist d’Europe 1, avec Julia Martin.