Les deux derniers épisodes des Hommes de nos vies sont diffusés jeudi soir sur M6. La série, dans laquelle on retrouve Jonathan Zaccaï, Odile Vuillemin, ou encore Héléna Noguerra, offre un tout nouveau regard sur les histoires de manipulateurs en série en racontant l'histoire de quatre femmes victimes d'une supercherie amoureuse mais qui vont s'allier pour faire tomber leur bourreau. Interview d'Amaury Fournial, qui a imaginé la série.
Pourquoi avoir fait une série sur un manipulateur ? En quoi ce sujet est-il ancré dans l'ère du temps ?
J'ai été inspiré par l'histoire d'une amie qui a été victime d'un homme qui avait déjà manipulé plein de filles avant elle. Il leur avait volé beaucoup d'argent et il parvenait à faire tatouer son prénom sur le bras de chacune de ses victimes. Ce type avait une emprise de dingue. Il a brisé mon amie psychologiquement. Donc, je me suis intéressé à ce sujet en étant aussi inspiré par d'autres manipulateurs ont défrayé la chronique comme Derek Alldred, Jacques Masset ou Christophe Rocancourt. Cette idée a germé en 2019, deux après le mouvement MeToo et la libération de la parole des femmes. Dans la série, Camille, Mathilde, Iris et Oriane ne sont présentées que comme des victimes car on les voit s'allier pour faire tomber Guillaume, l'homme qui leur a fait tellement de mal.
Quels procédés avez-vous utiliser pour ne pas valoriser Guillaume et mettre en avant les femmes qui ont été victimes de sa manipulation ?
Dans l'écriture, on a décidé de ne pas faire de Guillaume un personnage en tant que tel. Guillaume, on le découvre à travers le regard des femmes. On ne le vend pas hyper sympathique ou hyper antipathique. On ne le voit pas en train de vivre, d'aller chez lui. Il n'est pas un personnage principal.
Les femmes ont-elles plus de chance de tomber dans les filets d'un arnaqueur comme Guillaume parce qu'elles évoluent dans une société patriarcale où elles se retrouvent dans l'attente du prince charmant ?
Les femmes dont on parle dans la série sont des femmes qui sont arrivées au milieu de leur vie. Elles ont 40 ans. C'est un âge où on est extrêmement vulnérable. On a derrière nous une partie de notre vie. On a fait des bons choix et des mauvais choix. Ce n'est pas facile. On a souvent eu une relation qui a duré longtemps, qui est un peu éteinte. Et, à ce moment-là, quand arrive le prince charmant, celui qu'on recherchait quand on avait 20 ans, on tombe dans le panneau. On ressent à nouveau des émois de jeunesse et on en perd totalement la raison.