Si vous ne connaissez rien à la musique classique mais que vous aimez les comédies musicales, alors le spectacle The Beggar’s Opera ("L'opéra du gueux") est fait pour vous. Le show est en ce moment à l'affiche des Bouffes du Nord, à Paris, jusqu'au 3 mai, avant une tournée en France.
"L'opéra du gueux" version 2018. Créé en 1728, The Beggar’s Opera se réinvente dans une version 21ème siècle. Sur la scène, des loubards, sweat à capuche et jean’s, et des prostituées dont le look ne trompe pas. Tout ce beau monde vit de corruption et de vols en tout genre. En guise de décor, un mur de cartons qui évoquent les marchandises tombées du camions et qui se vendent à la sauvette.
Un univers très contemporain donc, avec des dialogues qui font référence au Brexit ou à Internet, accompagné par une musique écrite il y a trois siècles et capable de séduire toutes les oreilles, même les moins averties.
Une énergie folle. The Beggar’s Opera ressemble vraiment à une comédie musicale. Sur scène, des artistes qui chantent, qui jouent la comédie, qui sautent comme des cabris et qui font des sauts périlleux : le genre danse urbaine. Il y a une énergie folle sur le plateau. On le ressent particulièrement bien aux Bouffes du Nord, où le public est au plus près de la scène.
Cet opéra des gueux annonce, avec une grande avance sur son temps, les futures comédies musicales. C’est particulièrement vrai grâce au metteur en scène canadien Robert Carsen et pour la conception musicale, à William Christie, le chef d’orchestre, réputé pour son travail sur la musique baroque française. Tous les deux ont donné un coup de jeune à cette œuvre qui est un mélange d’airs populaires de l’époque, de mélodies traditionnelles et d’extraits d’opéras à la mode.