Il en parle avec enthousiasme voire avec une certaine ferveur. Trois ans après Hexagone, consacré à l'histoire de France, et six ans après Métronome, dédié au métro parisien, Lorànt Deutsch publie un nouveau livre, Romanesque - La folle aventure de la langue française, aux Editions Robert Laffont. Au micro d'Anne Roumanoff, jeudi, il explique sa passion pour la langue de Molière.
"La langue française, c'est un grand roman d'aventure. Elle nous permet de nous rappeler ceux qui nous ont précédés", assure le comédien, fou d'histoire. "Quand vous parlez cette langue de France qui permet de nous comprendre les uns et les autres, vous convoquez vos ancêtres. La France, c'est peut être 70 millions d'habitants mais c'est surtout trois milliards de morts. Ils ont des trucs à nous dire".
"Aujourd'hui, on parle avec moins de mots". Mais si les mots l'inspirent, c'est aussi parce qu'ils sont en perpétuel mouvement. "La langue est dynamique. Les mots ne sont pas sans relief, ils ne sont pas passifs. De temps en temps, ça fait peur. Surtout en ce moment car on a la sensation qu'il y a un appauvrissement général. Les jeunes s'expriment avec environ 300 à 600 mots et de manière générale, nous employons moins de mots car nous sommes dans une époque où il faut aller vite, il faut des mots qui résument un peu tout", pointe l'auteur. Mais pas de quoi paniquer. Selon lui, c'est aussi dans ces périodes que de jolies choses peuvent éclore.
Jamel "n'a pas hésité à tordre" la langue. Dans son ouvrage, il rend d'ailleurs hommage à l'humoriste Jamel Debbouze, avec qui il avait tourné en 1999 dans Le ciel, les oiseaux et ta mère. "Il a transformé une lacune en qualité". "Il maîtrisait assez mal la langue mais il l'a pris par les cornes. Pour être compris, il n'a pas hésité à la tordre, à inventer des néologismes", souligne-t-il. "Et comme il a une sensibilité incroyable, que c'est poète et qu'il est génial, ces mots là, ces expressions, comme 'passez du coca light', sont désormais employés par tout le monde".