"Ici en France, nous ce qu’on aime c’est la vie et tous les plaisirs qui vont avec. Pour nous, entre naître et mourir le plus tard possible, l’idée est principalement de baiser, rire, manger, jouer." Réalisateur entre autres de "The Artist", Michel Hazanavicius n’en est pas moins un citoyen français. Il s’est exprimé dans un texte dont l’extrait ci-dessus est tiré, très partagé sur Facebook, et en a parlé juste après la cérémonie d’hommage sur Europe 1.
Pour le plus grand nombre. "C’était important de l’écrire, au départ je ne pensais pas le publier. Et puis je l’ai mis sur Facebook", se justifie Michel Hazanavicius à Jean-Michel Apathie. "Il se trouve que cette lettre a été relayée. Ce n’est pas tellement une lettre à Daech, à vrai dire. C’est une lettre qui s’adresse à des gens qui me ressemblent", explique le cinéaste.
Montrer qui sont les Français. "Vous avez ressenti le besoin de dire qui nous étions ?", lui demande le journaliste. "On a besoin de le faire dans toute la pluralité de ce qu’on est, c’est à dire, se demander ce que c’est que d’être Français aujourd’hui, ce qui a été attaqué, ce qu’on a envie de défendre", répond l’invité au micro d’Europe 1. "J’ai peur que dans des situations de peur, il y ait des tentations d’extrémismes. Elles étaient là avant le 13 novembre, et elles sont là toujours. Le problème c’est que si des gens qui sont modérés ou qui ont des paroles calmes ne se font pas entendre, on n’entend que les gens qui hurlent. Et je pense que là, il y a un vrai danger."
La vie continue. Quant à l’après, même s’il est difficile de savoir ce qu’il va se passer, pour Michel Hazanavicius, la vie doit reprendre. "On n’est pas tous des experts en géopolitique, et je crois qu’il faut revenir au quotidien, voir ce que c’est que notre vie. Je ressens très fortement depuis deux semaines un regain de civisme, de politesse, de courtoisie, et je pense que c’est là que les choses se jouent [...] Il faut revenir au quotidien, absolument, et réfléchir avec la vraie vie, pas celle qui nous est racontée, parce que ce n’est pas toujours très bien fait."