L'écrivain hongrois Imre Kertesz, auteur de Être sans destin et lauréat du prix Nobel de littérature en 2002, est mort jeudi à l'âge de 86 ans, a annoncé son éditeur cité par l'agence de presse hongroise MTI.
Une description sans pareil des camps. Imre Kertesz est mort à l'aube à son domicile de Budapest des suites d'une longue maladie, selon Krisztian Nyary, directeur des éditions Magveto. Ce juif rescapé de la déportation lors de la Seconde guerre mondiale fut le premier auteur de langue magyare primé par le Nobel. Le comité Nobel avait récompensé l'oeuvre de Kertesz en qualifiant de "vérité ultime" la description qu'il avait faite des camps de la mort nazis.
Camus, une révélation. Né en 1929 à Budapest, Imre Kertesz avait été déporté à l'âge de 15 ans dans le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau avant d'être transféré dans le camp de Buchenwald. Survivant, il avait découvert à son retour en Hongrie que toute sa famille est morte. Journaliste dans un premier temps, il se décide pour la carrière d'écrivain après avoir lu à 25 ans L'étranger d'Albert Camus, indique sa biographie sur le site d'Actes Sud. C'est en 1975 qu'il publie son premier roman Être sans destin qui passe d'abord inaperçu. Pour survivre, il écrit des comédies musicales et de boulevards avant que son oeuvre sur la shoah ne soit reconnu à sa juste valeur à partir des années 1990.
L'auteur de Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas et de L'Holocauste pour culture a été décoré en 2015 du grade de commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres par la ministre française de la Culture, Fleur Pellerin. Son dernier ouvrage paru en France est L'Ultime auberge en 2015 chez Actes Sud.