Le film est tourné en turc et réalisé en Turquie, mais il représentera bien la France aux Oscars 2016. Mustang, de la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Ergüven et produit par la France, a été choisi par la commission chargée de la sélection. Une décision qui fait le bonheur de sa réalisatrice, invitée d'Europe 1. Il faut dire que Mustang a été préféré à des poids lourds, Marguerite de Xavier Giannoli, La Loi du marché de Stéphane Brizé et surtout la Palme d'or 2015, Dheepan de Jacques Audiard.
Grande responsabilité, mais "la route est longue". Quand elle a appris la bonne nouvelle, Deniz Gamze Ergüven "a sauté au plafond". A présent, avec un peu de recul, la réalisatrice prend surtout "la mesure de la responsabilité que (cette sélection) représente". La réalisatrice tente aussi de garder la tête froide car "la route est longue" encore jusqu'à la cérémonie des Oscars, qui se tiendra le 28 février prochain. Les pays font en effet leur proposition, puis l'Académie des Oscars publie en décembre une première liste de films sélectionnés. En janvier, elle publie enfin une seconde liste de cinq œuvres, avant la cérémonie.
A l'origine du projet, "il y a une production française", rappelle la réalisatrice qui est passée par la Fémis. C'est d'ailleurs sur les bancs de cette prestigieuse école de cinéma, située à Paris, que Deniz Gamze Ergüven a conçu Mustang. Ce très beau film, fort, drôle et bouleversant, raconte le combat de cinq sœurs turques pour la liberté. Dans un petit village, ces jeunes filles malicieuses, belles, et effrontées, se retrouvent enfermées à double tour par leur famille qui décide de les marier de force.
Deniz Gamze Ergüven avec les actrices de Mustang lors du dernier festival de Cannes. Crédit photo : LOIC VENANCE / AFP
Un film féministe ? Deniz Gamze Ergüven, qui s'est emparée d'un sujet très fort, filmé à hauteur de jeunes filles dans la Turquie contemporaine, se "défend" pourtant de tout "militantisme". Mustang est "féministe, de fait, puisqu'on se penche sur la question des femmes", concède la réalisatrice, qui préfère pourtant parler "d'une histoire qui parle de jeunes filles, des choses très terre-à-terre, au ras des pâquerettes", sourit-elle.