Neil Hannon : "Après trois ans à écrire l’album, j’étais comme un ermite"

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A.D avec AFP
L'orfèvre du groupe The Divine Comedy revient avec un nouvel album studio, Foreverland. On y croise, entre autres, Catherine II de Russie et...les braiments de son âne !
INTERVIEW

Irlandais du Nord qui vit à la campagne, Neil Hannon est la plume de The Divine Comedy, mais aussi le seul membre permanent du band. "Le groupe est constitué de gens dont j’ai besoin sur le moment. J'ai un bon groupe de musiciens, tous meilleurs que moi", glisse-t-il. Peu après la sortie de son 11e opus, Foreverland, début septembre, il était l'invité d'Europe 1 Music Club.

"Trop vieux". S'il avait peur, auparavant, avant la sortie d'un album , ce n'est plus le cas aujourd'hui. "Je suis trop vieux", s'amuse le song writer de 45 ans, qui connaît un certain succès sur la scène française depuis les années 90. L'écriture du dernier-né lui a pris trois ans, retiré à la campagne. Un rythme qui tranche avec le tourbillon de l'enregistrement et de la promo qui ont suivi. Mais l'artiste n'a pas mal vécu le passage de l'un à l'autre. "Je vis ça en prenant les transports modernes", ironise-t-il. Sa maison ne se trouve qu'à 40 minutes de l'aéroport. "J’étais comme un ermite. Quand on est revenu en studio et qu'on a fait la promo, je suis revenu dans le monde."

Son âne sur l'album. Mais avant de revenir sous les projecteurs, Neil Hannon a cherché les bons instruments, les bons thèmes, lui qui ne vise pas à être à la mode ou dans l'air du temps. Ce serait même plutôt le contraire. Pour ce disque, il a plongé dans l'Histoire pour en extraire une chanson sur Catherine II de Russie (Catherine the Great). L'artiste a aussi testé et usé quelques cordes de la somme d'instruments qu'il avait chez lui. On retrouve des violons, un banjo, des guitares... et même les braiments de l'un de ses deux ânes. "Heureusement, l'argent est un problème. Quand il n'y a plus d'argent, on ne peut plus en rajouter sur le disque."

"Fan de pop synthétique". Pourtant, au début, le pari était tout autre. Il voulait beaucoup de claviers en tant que "gros fan de pop synthétique des années 70 à 82", à la Soft Cell, Japan, Human League. "Les synthétiseurs rafraîchissent les idées, permettent de faire des choses nouvelles". En trois ans, il a néanmoins eu le temps de faire un stock de bonnes chansons pour un futur album. Sitôt sorti du studio, il pourrait donc y revenir. "J’aime les deux, le studio et la tournée. Si on me disait que j’allais être coincé toute ma vie dans un studio, je me sentirais otage. Tout le monde aime bien une petite adulation de masse de temps en temps."

Pas comme Lady Gaga. On parie qu'il continuera à travailler "un peu à l'ancienne", chez lui, et avec l'autodérision et le décalage qui sont visibles dans ses clips. Et pas comme Beyoncé ou Lady Gaga, pour qui 15 personnes travaillent sur un titre. "Je ne sais pas ce que ces personnes font vraiment. La seule bonne chose, c’est qu’elle permet beaucoup d’emplois et que l’industrie peut survivre." Une punchline à l'irlandaise.