Une 46e cérémonie des César très politique, des cinémas indépendants qui organisent des séances symboliques ce week-end, une quinzaine de théâtres occupés par des manifestants… La grogne du monde de la culture contre les restrictions imposées en raison de la situation sanitaire prend de l’ampleur. "Notre responsabilité d’employeur n’est pas d’inciter à l’occupation de nos outils de travail, mais nous tenons à saluer la mobilisation des occupants et à les soutenir sur l’ensemble de leurs revendications", a commenté samedi, au micro d’Europe Soir, Robin Renucci acteur, metteur en scène et président de l'Association des centres dramatiques nationaux (ACDN)
"L’occupation des théâtres n’est pas une finalité, simplement un moyen de se faire entendre", explique-t-il. Il rappelle notamment qu’un protocole de reprise de l’activité des lieux de spectacle, tenant compte de l’épidémie, a été présenté à la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, début janvier. "Et il est resté lettre morte", déplore-t-il.
"Nous sommes privés de vivre ensemble des moments d’imaginaire qui sont nécessaires aujourd’hui, et particulièrement pour la jeunesse", ajoute encore Robin Renucci.
"Nous avons vu la remise des César avec une salle masquée, distanciée…"
Même incompréhension du coté de Muriel Mayette-Holtz, directrice du théâtre national de Nice, qui estime que la plupart des lieux de spectacle sont en mesure d’accueillir du public en tenant compte de la situation épidémique. "Hier soir, nous avons vu la remise des César avec une salle masquée, distanciée…", pointe-t-elle, également au micro d’Europe Soir. "Nous pouvons ouvrir nos théâtres demain, c’est notre métier de gérer le flux, et de le gérer dans les conditions sanitaires requises", souligne Muriel Mayette-Holtz.
"Les artistes sont des lanceurs d’alerte, attention de ne pas perdre la part sublime de nous-même qui est la culture !", conclut-elle.