Le cinéaste français, écarté de la prestigieuse course à l'Oscar du meilleur film étranger pour "Le Dernier loup", a dit sa surprise.
Jean-Jacques Annaud n'ira finalement pas aux Oscars. Le réalisateur français, qui devait concourir pour l'Oscar du meilleur film étranger avec son film "Le Dernier loup" a finalement été disqualifié par le comité américain de sélection, qui a jugé son film insuffisamment chinois. Une décision que ne comprend pas le réalisateur.
Une décision "insupportable". "On a fait notre film à partir d'un best-seller chinois, avec des acteurs entièrement chinois, dans des langues de la Chine - le mandarin et le mongol - et c'est une histoire qui a un contenu chinois. Je suis stupéfait", a déclaré lundi Jean-Jacques Annaud, qualifiant la décision américaine d'"insupportable".
Il l'apprend par une lettre "très charmante". Le film, doté d'un budget d'une quarantaine de millions de dollars (35 millions d'euros), financé à 80% par la Chine, avait été choisi début septembre par Pékin pour représenter le pays aux Oscars, faisant grincer des dents une partie du milieu cinématographique chinois. Jean-Jacques Annaud a déclaré avoir appris vendredi la disqualification du film, par une lettre "très charmante mais dérangeante" de Mark Johnson, président du comité en charge d'évaluer l'éligibilité des films qui concourent pour cet Oscar.
"Ils me font rigoler". Le comité américain y justifie son choix par le fait que la majorité de "l'apport artistique" du film ne vient pas de Chine et qu'une partie de l'équipe - le réalisateur, deux scénaristes, un des producteurs, le directeur de la photographie et le compositeur - n'était pas chinoise. "Ils me font rigoler, il me parlent d'une large équipe française, on était sept! Et il y avait 600 Chinois sur mon plateau, sans parler des acteurs, et ensuite 2.000 personnes en post-production, toutes en Chine!", s'indigne le réalisateur.
Invité de l'émission Europe 1 Social Club de Frédéric Taddéi le 24 février dernier, Jean-Jacques Annaud racontait la genèse d'une séquence extraordinaire. Réécoutez-le la raconter :