Il reste cinq semaines à Deniz Gamze Ergüven pour convaincre les 6.000 votants des Oscars. La réalisatrice du film Mustang, choisi pour représenter la France aux Oscars, a expliqué, lundi dans la Matinale d’Europe 1, mener "une existence de petit soldat" depuis cette annonce. Elle est soutenue dans cette entreprise par son distributeur américain et par divers institutions et partenaires comme Unifrance, l’instance chargée de promouvoir le cinéma français à l’étranger. "C’est comme une espèce de petite partie d’échecs où on réfléchit au coup d’après, à ce qu’on peut faire pour soutenir le film. Je dégaine quand c’est mon tour. C’est un peu une petite vie de paquet", résume-t-elle avec humour.
"Les femmes sont les plus grandes alliées du film." Deniz Gamze Ergüven, dont c’est le premier film, a l’impression de mener une campagne électorale en tentant de communiquer au maximum et de persuader les électeurs de l’académie des Oscars, tous des professionnels du milieu du cinéma. Les femmes, qui représentent 33% des votants, sont "les plus grandes alliées" du film dans cette course au lobbying, qui consiste à faire voir le film autant que possible et à "marteler" son message.
Le long métrage, plébiscité aux festivals de Cannes et de Palm Springs, aborde la question de la place et des droits des femmes en Turquie à travers l’histoire de cinq sœurs adolescentes qui vivent dans un petit village. "Au départ en Turquie, les opinions sur le film étaient extrêmement polarisées, il y avait les pour et les contre", a-t-elle raconté. "Il est ensuite un peu passé à la trappe en salles mais maintenant, les gens se l’approprient."