L'électro pèse de plus en plus dans l'économie de la musique, notamment au travers d'une "french touch" qui s'exporte très bien aussi à l'international.
Elle existe depuis une trentaine d'années et pourtant, longtemps, la musique électronique a été mal perçue et associée au "rave parties" et au "boum boum". De plus en plus appréciée, elle a fait l'objet d'une première étude réalisée par le journaliste Olivier Pellerin pour la Sacem. Il était l'invité du Europe 1 Music Club.
De Daft Punk à Petit Biscuit. En 70 pages en consultation libre, on comprend (enfin) ce que ce sont les musiques électroniques, dites electro, un terme si générique qu'il en devient obscur. Pour clarifier, l'électro, c'est aussi bien les grands Daft Punk, que le très jeune et pointu Petit Biscuit (17 ans) ou encore le très main stream David Guetta. "La techno et la house entrent dans les musiques électro, des musiques beaucoup plus spécialisées, avec des formats qui peuvent être très longs. Des morceaux peuvent faire 15 minutes, voire plus, sans chanson. Ce sont des musiques de club", explique le spécialiste.
Un ordi et des logiciels pas trops chers et c'est parti. Pour la définition formelle de la musique électro, le champ a été restreint : "c’est la musique qui utilise l’électronique dans son processus de création et dans sa finalité de diffusion sur des machines, des systèmes de son", poursuit Olivier Pellerin." Il faut bien noter les deux paramètres, sinon aujourd’hui, toute musique serait électronique. Une des particularités de cette musique c'est qu'elle a un aspect 'home studio', voire 'bedroom studio', c'est à dire qu'il est possible de composer chez soi (et pourquoi pas dans sa chambre pour les petits génies) avec un simple ordi portable et des logiciels pas trop chers.
"L'éco de l'électo". Et l'électro peut rapporter gros. Cette musique rapporte même de plus en plus. "On a estimé le chiffre d’affaires en France des musiques électroniques à 416 millions d’euros", annonce le journaliste, alors que le marché des musiques actuelles (soit la musique hors classique) représente 2,5 milliards d’euros en France. Depuis le début, la "french touch" s’exporte aussi extrêmement bien à l’étranger. "C’est beaucoup plus simple parce qu’il n’y a pas de paroles ou quand il y en a, elles sont en anglais."
Ce sont les festivals et les boîtes de nuit qui génèrent le plus d’argent. La dance fait beaucoup d’argent sur les diffusions radio ou dans les discothèques traditionnelles, grand public (exemple : Guetta). A côté, il y a les DJ qui jouent toute la nuit dans des clubs ou en festivals et dont la musique non formatée ne passe jamais en radio. Si on réunit tout, plus de 80% des revenus sont générés par le live.