L'écrivain et poète Philippe Delerm était l'invité mercredi de l'émission Ça fait du bien où il a présenté son nouveau livre L'extase du selfie et autres gestes qui nous disent, publié aux éditions du Seuil. Dans son dernier ouvrage, il décrit des petits gestes du quotidien qui en disent long sur notre société.
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Philippe Delerm s'attarde par exemple sur le selfie ou sur le swipe, qu'il décrit comme "le petit geste que l'on fait en effleurant la surface du smartphone" : "C'est un geste assez joli car c'est une façon de faire surgir des moments, des photos, des gens que l'on a aimé. C'est vraiment un geste d'aujourd'hui."
S'il le qualifie de "geste emblématique", Philippe Delerm ne prend pas pour autant de selfie. Pourquoi ? "Un petit coup d’œil à mon portable suffira à répondre à la question", lance-t-il, en montrant son vieux modèle de téléphone à Anne Roumanoff.
Dans les pas de La première gorgée de bière
Comme dans son ouvrage, La première gorgée de bière, publié en 1997, Philippe Delerm analysait déjà les gestes du quotidien grâce à des textes courts. "Je m'y sens plus à l'aise. C'est une façon d'observer le présent et d'essayer de déceler des gestes qui font partie d'aujourd'hui", précise-t-il.
Aujourd'hui, c'est en partie grâce à ce style que l'on reconnaît du Philippe Delerm. Mais c'est aussi par cet œil porté sur nos comportements. Dans L'extase du selfie et autres gestes qui nous disent, il se penche aussi sur le caddie de supermarché : "C'est fait pour aller tout droit et pour y mettre plein de choses. Et pourtant, dès qu'on veut le faire tourner, les roues se bloquent".
Un écrivain "en phase avec son époque"
Malgré cette identité littéraire bien affirmée, Philippe Delerm est encore étonné d'avoir réussi à vendre 1.5 millions d'exemplaires de son livre La première gorgée de bière. "Tout d'un coup, j'étais en phase avec mon époque alors que pendant très longtemps, je ne l'avais pas été", affirme l'écrivain, qui fut professeur pendant 37 ans.