Le chef Jean-François Piège, ancien juré de l'émission "Top Chef", est l'invité jeudi de "Ça fait du bien" pour son livre "Le grand livre de la cuisine française, recettes bourgeoises et populaires". Il explique au micro d'Anne Roumanoff comprendre la décision de fermer les restaurants, tout en pointant les manquements du gouvernement pour palier les pertes économiques.
Contrairement à certains de ses confrères, l'ancien de juré de Top Chef n'est pas en colère et ne demande pas la réouverture à tout prix des restaurants. Invité jeudi de Ça fait du bien, le chef Jean-François Piège explique cependant au micro d'Anne Roumanoff que si le gouvernement veut être cohérent, il doit davantage aider les restaurants dont la fermeture perdure. Selon lui, les calculs ne sont pas bons, d'autant que son assureur n'est pas non plus au rendez-vous.
"Le discours, c'est super. Les actes, c'est mieux"
"Le discours est simple : vous nous fermez pour des raisons sanitaires, assumez la partie de nos charges", explique Jean-François Piège, qui accepte bon gré, mal gré les restrictions, parce qu'il n'est "pas spécialiste de la santé".
Selon lui, le gouvernement ne va pas au bout de sa logique. "Si on nationalise les fermetures, on doit nationaliser les pertes. Le 'quoi qu'il en coûte' n'est pas au rendez vous", estime-t-il, en référence à la formule utilisée par Emmanuel Macron pour expliquer que l'État soutiendrait les secteurs en difficulté à cause de la crise sanitaire. "Le discours, c'est super. Les actes, c'est mieux", résume-t-il.
"Un restaurant, c'est 28% de charges par mois"
Et le chef explique par le menu pourquoi il fait cette demande. "Je ne parle pas de gagner de l'argent", précise-t-il. "Mais un restaurant, ça coûte cher. Il y a les loyers, les crédits et les crédits baux. Un restaurant, c'est 28% de charges par mois, avant même que vous n'allumiez la lumière". Un calcul dont il indique qu'il ne prend pas en compte les dettes "parce que, pour l'instant, on ne paye pas, à part les abonnements", complète-t-il.
D'un point de vue plus personnel, Jean-François Piège a aussi avec ses restaurants un problème d'assurance. Cette difficulté supplémentaire est aussi due à la crise sanitaire. "On a un contrat perte d'exploitation, mais mon assureur ne veut pas subvenir aux contrats", explique-t-il. Un procès est en cours. Jean-François Piège estime qu'il pourrait tenir en attendant son issue, si les restaurants rouvrent ou que le gouvernement mettent davantage d'aides sur la table.