Quatre anecdotes sur le tournage de "Rabbi Jacob"

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Alors que France 3 s'apprête à rediffuser un documentaire consacré à son père, le réalisateur Gérard Oury, la scénariste Danièle Thompson a évoqué mercredi, sur Europe 1, quelques-uns de ses souvenirs du tournage de l'un des plus gros cartons du cinéaste : "Les Aventures de Rabbi Jacob" avec Louis de Funès.
INTERVIEW

Avec le confinement, les comédies de Gérard Oury diffusées l’après-midi par France Télévisions réalisent des cartons d’audiences. 5,2 millions de téléspectateurs étaient réunis devant La Grande Vadrouille le 22 mars. Ils étaient encore 4 millions à regarder Le Corniaud, le 26 avril. France 3 diffusera d’ailleurs le 8 mai un numéro d’Un jour, un destin consacré au cinéaste. Invitée mercredi de Culture médias, l’émission de Philippe Vandel sur Europe, Danièle Thompson, la fille de Gérard Oury, mais également la scénariste de plusieurs de ses films, est revenue sur les coulisses de l’une des plus célèbres collaborations entre le cinéaste et Louis de Funès : Les Aventures de Rabbi Jacob.

Le contexte international a failli retarder la sortie du film

Deux semaines avant la sortie en salle de Rabbi Jacob, le 6 octobre 1973, les armées égyptienne et syrienne attaquent Israël, c’est le déclenchement de la "guerre du Kippour". Les tensions autour de ce conflit ont bien faillit pousser les équipes à repousser la sortie d’un film largement consacré à la communauté juive.

"Ça a été un moment complètement affolant", se souvient Danièle Thompson. "Déjà que l’on est très nerveux quand on sort un film, c’est un moment d’effervescence et de trac. Mais cette guerre, au moment où l’on posait les affiches dans Paris, avec la figure du Rabbin, c’était un coup auquel on n’avait vraiment pas pensé".  La promotion du film étant déjà largement lancée, le calendrier sera toutefois maintenu.

Avant ce film, Louis de Funès ne connaissait pratiquement rien à la culture juive 

Pour aider Louis de Funès à préparer son rôle de Victor Pivert, un industriel antisémite contraint de se faire passer pour un rabbin, Gérard Oury l’a poussé à s’intéresser à la culture juive, notamment en fréquentant la communauté hassidique. Le réalisateur l’a ainsi emmené dans une synagogue pour assister au shabbat. "J’avais des bonnes idées anti…. Il doit m’en rester encore. Mais comme je l’ai dit à Gérard Oury, ça m’a décrassé l’âme !", avouera l’acteur dans un entretien après le tournage.

La plupart des figurants représentant des juifs étaient en fait musulmans

Pour les besoins du film, la rue des Rosiers, dans le 4ème arrondissement de Paris, l’un des lieux emblématiques de la communauté juive, a été reconstituée dans le vieux Saint-Denis, aux portes de la capitale. Or, la plupart des figurants qui y déambulent appartiennent à une autre communauté. "La grande majorité des figurants qui sont dans cette rue bondée étaient des gens du quartier, donc plutôt musulmans que juifs", se rappelle, amusée, Danièle Thompson.

Danièle Thompson travaille à un remake féminin du film… Les aventures de Rabbi Jacqueline

C’est le dessinateur Jul, auteur notamment des dernières aventures de Lucky Luke, qui a eu l’idée en 2016 d’une version du film centrée sur un personnage féminin. Mais pour l’heure, rien n’a encore filtré du scénario de ce Rabbi Jacqueline, qui était initialement attendu pour Noël 2018. "On y travaille. On est encore au stade de l’écriture", avoue Danièle Thompson, toujours au micro d’Europe 1. "J’espère de tout mon cœur que ça se fera. Il ne s’agit pas de refaire Rabbi Jacob, ce sera un autre film, à une autre époque. On ne pourrait pas refaire Rabbi Jacob aujourd’hui."