L'adaptation très attendue du roman de Stephen King sort mercredi en salles, avec Bill Skarsgård dans le rôle du clown maléfique.
Film d'horreur très attendu de cette rentrée, Ça sort mercredi en salles. Après une première adaptation au cinéma en 1990, le roman de Stephen King s'offre une nouvelle jeunesse grâce à la caméra d'Andrés Muschietti, réalisateur de Mamá (2013). Le contrat est-il rempli ? Verdict.
Depuis Les Goonies (1985), Super 8 (2011) et autres Stranger Things (2016), on sait que lorsque les adultes échouent à se poser les bonnes questions, les adolescents sont là pour mener l'enquête. C'est le cas dans la ville de Derry, aux Etats-Unis, dans laquelle se déroule l'intrigue du film d'horreur. Figure paternelle, pharmacien, mère de famille, tous les adultes semblent corrompus par un mal profond, face auquel seul les enfants font figure d'obstacle. Il est donc presque logique de voir une bande de gamins prendre les devants et mener l'enquête pour tenter de comprendre le mystère des disparitions d'enfants qui ont lieu dans la ville depuis un an.
Force indéniable du film, chaque personnage d'enfant a fait l'objet d'un soin particulier. Tous sont attachants, parfois surprenants, et apportent un vrai relief à l'enquête. À l'écran, une véritable bande prend forme, entre solidarité, rire et amour.
Mais si le portrait de groupe est d'une audace séduisante, on regrette que les confrontations face au clown débouchent trop souvent sur des situations éculées. Ces héros en culotte courte se jettent en effet bien trop souvent à pieds joints, et sans réflexion aucune, dans la gueule du loup. Ça empile ainsi les situations faciles, perdant ainsi en efficacité du point de vue de l'horreur.
Cet état de fait est d'autant plus dommageable que le film a pour théâtre un univers fascinant, entre vieilles légendes et malédiction obscure, qu'Andrés Muschietti restitue de manière plutôt habile. Le spectateur prend ainsi plaisir à visiter cette petite ville au rythme des pérégrinations de la petite bande, se familiarisant au passage avec son environnement : la rivière, le pont ou encore ses rues étroites.
Ça possède en outre dans sa main l'atout du clown Grippe-Sou. Un personnage qui a la carrure des plus grands méchants de fiction. L'acteur suédois, impeccable Bill Skarsgård, donne un vrai supplément d'âme à la créature métamorphe, aussi dérangeante que maléfique. En sortant davantage des sentiers battus par le cinéma d'horreur, Ça aurait donc sans doute gagné en mystère et en surprise. À défaut, le film propose un divertissement plaisant, rendu attachant par des personnages en quête de vérité et un croque-mitaine réussi.