La France entière a découvert le texte d'Antoine Leiris, Vous n'aurez pas ma haine, au lendemain des attentats du 13 novembre 2015. Un récit poignant, rédigé trois jours après la mort de sa femme, tuée dans l'attaque du Bataclan. Depuis le 14 novembre 2017, Raphaël Personnaz porte ce texte sur scène, au Théâtre du Rond-Point, à Paris. Un exercice forcément compliqué, qu'il évoque mercredi matin au micro de Bonjour la France.
"Il exprime une saine colère". Raphaël Personnaz, lui aussi, était tombé sur ce texte par hasard, quelques jours après les attentats. "C'est vrai qu'il a réussi à élever le débat, d'un seul coup. Nous étions tous sans voix et cet homme, qui était frappé de plein fouet, arrivait à mettre des mots sur sa douleur, à en parler de manière simple", se souvient le comédien.
Et à force de "jouer" ce texte sur scène, pour lequel Raphaël Personnaz a consacré cinq mois de travail en amont, il y voit maintenant aussi une parole d'espoir. "Antoine Leiris arrive à nous dire que la vie continue, (...) c'est ça qui est formidable dans ce texte", estime-t-il. "On pourrait avoir peur de revoir quelque chose que l'on a vu sur les chaînes d'information en continu et qui nous a saturé l'esprit, mais lui va au-delà de ça", détaille Raphaël Personnaz. Si Vous n'aurez pas ma haine évoque en effet le Bataclan, le texte d'Antoine Leiris prend aussi rapidement un autre chemin. "Après, il nous dit comment la vie doit reprendre ses droits et il exprime une saine colère : une colère qui fait du bien".