«Sous la Seine» sur Netflix : faut-il voir ce blockbuster avec Bérénice Bejo et un requin assoiffé de sang ?

Bérénice Béjo est à l'affiche du film "Sous la Seine" © Copyright Sofie Gheysens/Netflix
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Solène Delinger , modifié à

Le long-métrage de Xavier Gens débarque ce mercredi 5 juin sur Netflix. Le pitch est attrayant : un requin assoiffé de sang se retrouve sous la Seine juste avant le lancement des championnats du monde de triathlon, à l'été 2024. Mais ce blockbuster se voulant écologique tient-il vraiment toutes ses promesses ?

Et si les Jeux olympiques de Paris viraient au cauchemar cet été à cause d'un requin sanguinaire rôdant dans les eaux de la Seine ? Aussi fou qu'invraisemblable, ce scénario catastrophe mis en scène par Xavier Gens prête à sourire et titille notre curiosité. À quelques semaines du lancement des JO, le clin d'œil est osé. Et on se réjouit de retrouver Bérénice Bejo , César de la meilleure actrice pour The Artist, dans un autre registre, plus terrifiant et plus sanglant. "Ça me faisait délirer de faire quelque chose de différent, d'être sur le bateau et de chercher un requin. J'avais l'impression d'avoir 10 ans de nouveau", nous confie l'actrice.

Un message écolo noyé par des scènes sanglantes

Dans Sous la Seine, la comédienne joue le rôle de Sophia, une scientifique traumatisée par la disparition brutale de son mari, tué par un requin lors d'une expédition dans l'Atlantique Nord. Trois ans plus tard, Sophia, qui travaille désormais dans un aquarium, apprend que le squale responsable de la mort de son amoureux rôde... sous la Seine, en plein Paris. Elle prévient la police fluviale et les politiques, davantage concentrés sur l'organisation des championnats de triathlon qui arrivent à grands pas.

Les militants écologistes, eux, veulent sauver le requin, et sont persuadés qu'ils pourront l'aider à quitter la Seine sans se faire croquer. Leur message est martelé dans le film : la surpêche et la pollution ont privé les squales de leurs sources d'alimentation, les forçant à s'aventurer dans de nouveaux territoires. "Je voulais absolument essayer de faire un film qui réhabilite les requins au cinéma alors qu'on les diabolise très régulièrement. Là, on va avoir peur mais on va en même temps réfléchir sur l'espèce", nous explique Xavier Gens. Est-ce réussi ? Oui et non...  Car le message écolo est malheureusement très vite noyé par les scènes sanglantes où le requin dévore chaque humain qui lui passe sous les dents. 

Bérénice Bejo impressionnante

On reste aussi assez circonspect devant le personnage de la maire de Paris, incarné par Anne Marivin, et qui refuse de bouger le petit doigt face à la catastrophe qui se profile. Sa performance, assez caricaturale, devrait faire grincer des dents Anne Hidalgo. Même si Xavier Gens assure que l'actrice ne s'est pas du tout inspirée d'elle... : "C'est un personnage de composition qu'elle a créé elle-même. Elle s'est inspirée du personnage de Meryl Streep dans le film Don't look up".

La performance de Bérénice Bejo, elle, est impressionnante. La comédienne s'est surpassée pour son rôle avec des scènes tournées sous l'eau, en apnée. "J'ai travaillé deux mois. Je voulais faire toutes les cascades parce que personnellement, en tant que spectatrice, j'aime voir les acteurs se surpasser physiquement", nous raconte-t-elle.

Autre point fort du film : la qualité de ses effets spéciaux avec un requin plus vrai que nature.