Combien de temps chantait Stephan Eicher sur l’album Silence, sorti en 1987. Pour revenir avec un nouveau disque studio, le chanteur a bel et bien mis un peu de temps, "sept ans" exactement. "À mon âge, (59 ans, ndlr.), c’est long", soufflait l’artiste samedi au micro de Patrick Cohen. Invité de l’émission C’est arrivé cette semaine, il a retracé l’éclosion de son album, Homeless Songs, sorti vendredi.
"Des chansons qui ne savent pas où dormir"
Si le temps a pu paraître longuet, c’est que Stephan Eicher était en conflit avec sa maison de disques. La page désormais tournée, le Suisse présente quatorze nouvelles chansons dans cet opus dont il faut entendre le titre comme une compilation "de chansons qui ne savent pas où dormir (...) Est-ce qu’elles ont une place dans la radio ? Dans les médias ? Chez les maisons de disques ? Sur les plates-formes de streaming ? J’ai des doutes", annonce le chanteur.
Si vous êtes tenté de faire une place aux chansons de Stéphane Eicher chez vous, sachez que dans le panel de nouveautés, se trouve Broken, une chanson de 40 petites secondes. "Tout est cassé et tout est dit", commente l’artiste. "C’est une des rares chansons qui a survécu à la première version de Homeless Songs en 2015", époque où le chanteur était en plein conflit juridique. Parmi les titres aussi, figurent un trio avec Axelle Red et Miossec, des chansons en bernois, des poèmes suisses-allemands de Loosli, "des choses un peu exotiques", résume l'interprète.
Un disque qui accompagne "un café au lit"
Ce qui n’a pas changé en revanche, c’est sa collaboration avec Philippe Dijan comme parolier sur ses chansons en français. "C’est vraiment comme un scénario de cinéma. Philippe a écrit calmement un texte dans son coin, il me le donne et je vis avec. J’ai l’habitude de les coller au mur où je travaille, je les regarde", décrit le chanteur qui attend que le texte l’appelle "comme s’il faisait 'pssttt'" pour composer et finaliser.
Les titres de cet album se dévoilent sous une couverture en forme d’un portrait flouté par la pluie. Pas celui de Stephan Eicher, non, mais l’image mélancolique de Greta Garbo. "Ce visage m’a regardé écrire, enregistrer", raconte le chanteur qui conseille comme prescription, non pas d’écouter cet album pour déjeuner en paix, mais pour savourer... "un café au lit" avec une douce mélancolie.