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Tiffany Fillon , modifié à
Dimanche, Isabelle Morizet recevait Zep, l'auteur, entre-autres, des bandes-dessinées Titeuf. À l'occasion de la sortie du nouvel album de "Captain Biceps", super-héros déjanté, il s'est confié sur quelques aspects méconnus de sa vie. 
INTERVIEW

Après le carton de son héros Titeuf, Zep poursuit sa carrière d'auteur avec le super-héros loufoque Captain Biceps, dont il est scénariste et dont le septième album vient de sortir chez Glénat. Invité dimanche d'Isabelle Morizet dans Il n'y a pas qu'une vie dans le vie, l'auteur s'est confié sur trois aspects quelques peu méconnus de sa vie. 

À vingt ans, Zep était passionné de spiritualité 

À l'âge de 20 ans, l'auteur de BD partait, régulièrement, dans des monastères pendant quelques jours, aux côtés de bénédictines. "C'est une quête d'absolu que j'ai eu à l'adolescence. Ça m'a duré quelques années et j'étais très intéressé par ces questions théologiques", explique Zep, qui dit pourtant ne pas venir "d'un milieu très croyant".

"Pendant les années 80, il y avait beaucoup de mouvements idéologiques ou religieux. J'ai suivi des gens qui étaient croyants donc je me suis intéressé à ça. Je me suis inscrit comme auditeur à la faculté de théologie. Et puis, je me suis retrouvé une fois, à aller dans un monastère faire une retraite", raconte-il. "J'ai aimé ça donc j'ai continué pendant quelques années."

À partir du moment où Zep a eu des enfants, il a arrêté les séjours dans des monastères. Mais il assure être encore profondément marqué par cette expérience. "Il y a quelques années, j'ai écrit une histoire autour d'un moine chartreux, qui, après 25 ans de silence, quitte un monastère pour revenir à Paris, pour une historie de succession, d'héritage. Il se confronte au monde et se demande ce que ça veut dire de se couper du monde", décrit Zep, qui assure être toujours "fasciné" par la spiritualité.

Zep aurait pu devenir musicien... et a joué avec Goldman 

Jean-Jacques Goldman, un ami de longue date de Zep, croit fermement que le scénariste aurait pu percer dans la musique. Dans un texte qu'il a rédigé à l'occasion d'une exposition sur Zep, au Musée de design et d’arts appliqués contemporains (Mudac), de Lausanne, il raconte que, chez lui, des guitares sont accrochées aux murs, que Zep garde des médiators dans ses poches ou que ses tiroirs sont remplis de CD et de vinyles. 

Son pseudonyme est, à ce propos, inspiré du groupe de rock Led Zeppelin. "J'ai joué dans des groupes mais je me suis rendu compte que je n'aimais pas être sur scène", affirme toutefois Zep. "Je ne suis pas un showman".

Sa timidité ne l'a pas empêché d'accompagner un jour Goldman sur la scène de l'Arena de Genève. "Quand Jean-Jacques Goldman vous propose ça, vous ne dites pas : 'non j'ai piscine'."

Zep raconte une amitié façonnée par l'alliance entre les passions de Zep pour le dessin et la musique, qu'il partage toutes deux avec Goldman. "J'avais fait des dessins pour la pochette de son dernier album. Je suis allé chez lui quelques temps pour dessiner et le voir enregistrer cet album. C'était juste génial. On est devenus copains et puis on s'est revus deux ou trois fois", détaille-t-il. Un soir, à la fin d'un repas, les deux artistes "ont joué un peu tous les deux de la guitare". "Et il m'a dit : 'demain on joue ensemble'. Je croyais à un gag. Et, on l'a vraiment fait en fait". 

Jair Bolsonaro déteste "Le guide du zizi sexuel"

La dernière anecdote ne le concerne pas directement lui mais... Jair Bolsonaro. Il y a un an, alors que les albums de Zep cartonnaient au Brésil, l'actuel président brésilien l'a accusé de "pervertir" la jeunesse de son pays. Une réaction que Zep qualifie de "surréaliste" : "Au Brésil, il y a déjà très peu de librairies et puis la bande-dessinée n'est pas un phénomène comme ça l'est en France".

Sur un plateau de télévision, en pleine campagne présidentielle, Jair Bolsonaro avait même brandi l'album "Le guide du zizi sexuel", pour mieux le critiquer, raconte Zep. "Je me suis dit : 'Mais qu'est ce qu'il lui arrive ?' Je l'avais vu sur les réseaux sociaux une ou deux fois s'attaquer au livre, se souvient-il. Ça fait partie de toutes ses provocations."