C’est un chef d’œuvre et la collection Quarto chez Gallimard publie Rien n’est beau que le vrai, les œuvres d’Oscar Wilde. On y retrouve donc son seul roman, Le portrait de Dorian Gray.
Préserver sa jeunesse
Nous sommes au XIXème siècle, à Londres. Dorian Gray est un jeune homme extrêmement beau. Tellement beau que son ami, le peintre Basil Hallward, en est fasciné. Il réalise un portrait du dandy. Dorian contemple sa beauté sur le tableau et il se rend compte qu’un jour viendrait où, je cite, "son visage serait ridé et flétri, ses yeux éteints et ternis, sa gracieuse silhouette usée et déformée. Le pourpre s’effacerait de ses joues et l’or disparaîtrait de sa chevelure. Il deviendrait ignoble, hideux et frustre". Pour Dorian, cette idée est insupportable. Il va donc faire le vœu que ce soit le tableau qui vieillisse à sa place et que lui garde toujours ses traits de jeune homme, sans rides, préservé des outrages du temps, mais aussi des marques de ses propres vices : la méchanceté, la mesquinerie, l’hypocrisie. Et cela marche ! Le tableau se transforme s’enlaidit, tandis que le visage de Dorian reste intact. Ainsi protégé, le jeune homme va s’enfoncer dans le crime et la débauche.
Un livre très moderne
En 1890, Oscar Wilde publie d’abord son roman dans une revue américaine. Cette première version avait scandalisé la bonne société par ses allusions, notamment, à l’homosexualité. Alors que le directeur du journal l’avait déjà en partie censuré Le roman publié l’année d’après avait donc été encore allégé de ces provocations aux bonnes mœurs. Homosexualité qui vaudra quelques années plus tard à Oscar Wilde d’être condamné à la prison. Il sera libéré et se réfugiera à Paris. Il y mourra dans le dénuement le plus total, en 1900, oublié de tous… Mais sa littérature a survécu. Il est admiré aujourd’hui et lu.