Sérotonine, le dernier roman de Houellebecq était très attendu. Il faut dire qu’il n’avait rien publié depuis Soumission en 2015. Et Sérotonine a dépassé toutes les attentes. Immense mise en place. Tiré à plus de 300.000 exemplaires. Il était partout.
Sérotonine ou l’errance d’un certain Florent-Claude Labrouste
Florent-Claude Labrouste est le narrateur. 46 ans, un homme gris, triste, l’incarnation de la solitude moderne. Il travaille au ministère de l’Agriculture, contractuel, très bien payé pour fournir des arguments aux négociateurs chargés de défendre les intérêts de l’agriculture française au niveau européen. Il vit avec une jeune japonaise issue d’une grande famille nippone. Elle ne lui adresse quasiment pas la parole et ça l’arrange puisqu’il ne l’aime pas. Un jour, il découvre qu’elle mène une vie très libertine en parallèle de sa vie de couple. C’est ce jour-là que Florent-Claude décide de disparaître, de tout quitter (femme, travail, appartement) et de s’en aller sans rien dire. En quête de quoi ? Il ne sait pas trop, on ne sait pas trop non plus.
Tous les sujets houellebecquiens sont là
La géographie des territoires, la résignation, la tristesse, la pornographie aussi, tous les sujets houellebecquiens sont là. Et surtout un regard acide mais pertinent sur le monde actuel. On ne termine pas Sérotonine en souriant, ou alors c’est un sourire sinistre. Mais on en sort peut-être un peu plus lucide. Un grand Houellebecq.