"On frôle la catastrophe." Une vingtaine de cinémas en France braveront l'ordre de fermeture ce week-end, une "action symbolique" pour réclamer au gouvernement la réouverture des salles obscures. Elles ont fermé pour la première fois il y a tout juste un an et n'ont rouvert qu'entre les deux confinements. "Plus on attend, plus le retour dans les salles va être compliqué. Sans compter qu’il y a 400 films qui sont sur les étagères et attendent de sortir", explique Gauthier Labrusse, directeur du cinéma Luc à Caen, au micro d'Europe 1. Il organise pendant le week-end trois séances publiques.
La date de cette action conjointe n'a pas été choisie au hasard. "Le lendemain des César, la symbolique est là", souligne Gauthier Labrusse. Lors de la cérémonie organisée vendredi soir en comité réduit, plusieurs personnalités se sont adressées à Roselyne Bachelot - qui n'était pas présente dans la salle - pour réclamer un calendrier de réouverture.
"Mes enfants peuvent aller chez Zara et pas au cinéma… C'est incompréhensible ! On a besoin d'une volonté politique pour que le cinéma continue d'évoluer, vous devez porter cette responsabilité en tant que ministre", a lancé Stéphane Demoustier en recevant le César de la meilleure adaptation pour La fille au bracelet.
Des actions "complémentaires" des occupations de théâtres
Les actions de ce week-end, "tout à fait complémentaires" des occupations de théâtre qui se multiplient en France, doivent permettre de dénoncer "le refus obstiné du gouvernement de rouvrir les lieux de culture", avait déclaré jeudi Clément Schneider, co-président de l'Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (Acid).
Si cette réouverture sauvage ne suffit pas à faire réagir le gouvernement, Gauthier Labrusse compte poursuivre la mobilisation. "Si les choses trainent trop, si des annonces ne sont pas faites rapidement, et c’est ce qu’on cherche à provoquer, il va falloir trouver des solutions plus radicales."