Le monde du cinéma continue de réclamer la réouverture des salles. On a pu mesurer son impatience vendredi soir lors de la 46e cérémonie des César, au nombre de fois où Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture, a été interpellée. En parallèle de cette cérémonie, et sous forme d’action symbolique, une vingtaine de salles indépendantes en France ont prévu de diffuser des films ce week-end malgré les restrictions sanitaires liées au Covid-19, mais avec une jauge très réduite.
Pas de pop-corn, entrée gratuite et pas plus de 40% d’occupation, surtout, le public est mis à contribution avec un questionnaire sur le film à remettre à la fin de la projection. Dans la forme, il s’agit ni plus ni moins que d’une projection test. C’est par ce biais que le cinéma Lux, à Caen, a obtenu l’autorisation de rouvrir. Et sans trop de surprise, pour la première séance samedi, il affichait complet. "J’adore aller au cinéma, ça me paraissait essentiel de profiter de cette opportunité", confie une spectatrice à la sortie.
"Il y a un vrai risque pour la filière cinéma"
L’œuvre projetée, Le vent tombe, est un film franco-arménien, initialement prévu pour novembre 2020, et encore jamais sorti en raison de la crise sanitaire. Tous ces retards commencent sérieusement à inquiéter le directeur du cinéma, Gautier Labrusse : "Depuis mars 2020, toutes les salles de cinéma jouent entièrement le jeu, et parallèlement de nouvelles habitudes de diffusion se créent sur les plateformes en ligne, qui profitent de la période. Il y a un vrai risque pour la filière cinéma", explique-t-il auprès d’Europe 1.
Le cinéma LUX prévoie encore d’autres actions. Par exemple des projections sur les façades d'immeubles après le couvre-feu, pour permettre aux habitants de Caen de découvrir des courts métrages depuis leur balcon.