En vingt ans de carrière, Vincent Delerm a chanté sur des scènes mythiques partout en France. Mais il en est une, à Paris, qui est plus chère à son cœur que les autres. Son arrière-grand-mère y avait été ouvreuse et son grand-père, enfant, s'y rendait tous les jeudis. Il s'agit de la Cigale. Une salle de concert où Vincent Delerm s'est produit devant son grand-père. "Sur scène, on essaye toujours de ne pas être transpercé par des pensées trop émouvantes. Mais, je me souviens d'avoir chanté à la Cigale devant lui, notamment le soir de ses 80 ans", explique l'artiste dimanche dans Il n'y a pas qu'une vie dans la vie.
"Ça aurait été très frustrant de me produire à la Cigale et qu'il ne soit plus là pour le voir"
"J'ai toujours entendu parler de cette salle quand j'étais petit. La Cigale, c'était l'histoire de ma famille", explique l'auteur-compositeur-interprète. Une histoire très liée à son arrière-grand-mère. "Je ne l'ai pas connue, elle est morte l'année où je suis née. Mais c'était vraiment un personnage qui a beaucoup compté, notamment pour ma mère, qui m'en a souvent parlé."
"Mon grand-père attendait dans la salle que sa mère ait fini son service. Il venait toujours s'asseoir au même endroit. Quand elle vendait les glaces à l'entracte, elle lui mettait toujours un petit truc de côté", raconte Vincent Delerm. "Toute cette mythologie a beaucoup compté pour mon grand-père. La Cigale est une salle dont la façade a changé, mais assez peu à l'intérieur. Ça a vraiment été une grande chose pour lui. Et ça aurait été très frustrant pour moi de me produire dans cette salle-là et qu'il ne soit plus là pour le voir. J'ai eu la chance que, pendant une quinzaine d'années, il puisse y venir. Cela fait sans doute partie des choses qui font que la Cigale est ma salle préférée à Paris."