L'acteur américain Will Smith a annoncé jeudi qu'il n'assisterait pas à la cérémonie des Oscars, afin de suivre le mouvement lancé notamment par son épouse pour dénoncer l'absence de minorités parmi les finalistes à cette grand-messe du cinéma.
Will Smith sur la même ligne que son épouse. Pour la deuxième année de suite, aucun acteur ou actrice noirs n'a été nommé aux Oscars. Un manque de diversité qui suscite une nouvelle polémique et a enflammé les réseaux sociaux. Après l'annonce en fin de semaine dernière des nominations, le réalisateur Spike Lee est monté au créneau avec d'autres personnalités noires, comme l'actrice Jada Pinkett-Smith, la femme de Will Smith, pointant le manque flagrant de diversité.
Will Smith, vedette du récent Seul contre tous sur les commotions cérébrales chez les joueurs de football américain, a affirmé jeudi qu'il n'était pas aux Etats-Unis lorsque son épouse a annoncé son boycott de la cérémonie prévue le 28 février prochain. "Elle est très passionnée... je l'entendais parler et j'étais renversé. J'étais heureux d'être marié à cette femme", a commenté jeudi Will Smith sur la chaîne ABC. "Nous avons cette idée dans notre communauté : si nous ne faisons pas partie de la solution, nous faisons partie du problème", a enchaîné Will Smith. "C'est elle qui a appelé à l'action, pour elle, et c'est à moi et à notre famille de faire partie de la solution", a-t-il ajouté.
Hollywood se mobilise lentement. Le réalisateur engagé Spike Lee, derrière la caméra de Malcolm X au début des années 1990, et son épouse brilleront aussi par leur absence à la cérémonie des Oscars. Celui qui a reçu un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière fin 2015, a écrit lundi à l'Académie des arts et sciences du cinéma pour dénoncer des nominations "lily-white", un terme faisant référence à une purge des Noirs du parti républicain à la fin du 19e siècle. Les acteurs et actrices nommés pour la cérémonie sont choisis par plus de 6.000 membres de la puissante Académie, à très forte majorité des hommes blancs et âgés. La présidente de l'Académie, Cheryl Boone Isaacs, a elle-même reconnu dans un communiqué avoir "le cœur brisé et se sentir frustrée" par la lenteur des changements. Dans la revue Variety, George Clooney a quant à lui évoqué une régression ces dix dernières années de l'Académie en terme de représentation des minorités.