Netflix a lancé mercredi "World's Most Wanted", une série qui part sur les traces de cinq grands criminels en cavale, du Mexique à la Russie, en passant par le Rwanda et la Somalie. Invité d’Europe 1, Jérôme Fritel, show runner de la série, a confié les secrets du tournage, perturbé par l’arrestation inattendue d’un des criminels recherchés.
Les cinq principaux protagonistes de "World's Most Wanted" donnent des sueurs froides à Interpol et à tous les services secrets de la planète. La série Netflix lancée mercredi part à la recherche de cinq grands criminels en cavale, pas forcément connus du grand public : Semion Mogilevich, grand chef des mafias russes ; Samantha Lewthwaite, une Anglaise recherchée pour plusieurs attentats islamistes en Afrique et également impliquée dans les attentats de Londres en 2005 ; Matteo Messina Denaro, boss de la mafia sicilienne ; Ismaël Zambada, leader invisible du cartel de Sinaloa au Mexique et Félicien Kabuga, soupçonné d'avoir participé au financement du génocide rwandais. "L’idée de départ était de s’intéresser aux criminels internationaux les plus recherchés", a expliqué Jérôme Fritel, showrunner de la série, jeudi au micro d’Europe 1.
Une arrestation inattendue
Mais le tournage de la série a dû faire face à un imprévu de taille : l’arrestation d’un des fugitifs. En effet, Félicien Kabuga a été arrêté le 16 mai dernier, à Asnières, dans les Hauts-de-Seine, après 26 ans de cavale. Il vivait alors sous une fausse identité. "On a sillonné le monde à sa recherche et il était finalement caché à Asnières", sourit Jérôme Fritel. La production a alors dû s’adapter. Quand Félicien Kabuga est retrouvé, les documentaires sont déjà livrés depuis cinq mois. "On a ajouté un épilogue de trois minutes à la fin du film pour raconter son arrestation", confie le show runner de la série.
Des enquêtes journalistiques racontées comme des thrillers
Au micro d’Europe 1, Jérôme Fritel a également raconté que les journalistes français qui ont travaillé sur la série avaient dû s’adapter à Netflix. "Ils ont des codes assez différents des notre, en France. Par exemple, on ne doit jamais annoncer ce qu’il doit se passer. Le spectateur doit le découvrir par lui-même et on doit faire monter le suspense : c’est ce qu’ils appellent le 'storytelling'. La série est donc un mélange entre deux ADN : ce sont des enquêtes journalistiques, racontées comme des thrillers", explique-t-il. Sans plus de précisions, Jérôme Fritel a confié que le budget de la série s’élevait à "plusieurs millions d’euros" et que le projet avait d'abord été refusé par des chaînes de télé françaises.