Vous avez l’impression de ne plus avancer dans votre carrière, vos relations avec votre hiérarchie se sont détériorées, cela fait dix ans que vous n’avez pas réussi à négocier un salaire correct, vous avez envie de changer d’entreprises, de métiers, de vous lancer à votre compte, vous venez de prendre un nouveau poste... Et si vous alliez voir un coach professionnel ? Alors que le métier n’existait quasiment pas il y a 20 ans, ils seraient près de 20.000 coachs professionnels à exercer, à plein temps ou en parallèle d’une autre activité. Certaines entreprises y font appel pour faire gagner leurs salariés en compétence. Mais les coachs proposent également leurs services à des particuliers. Comment choisir si vous n'êtes pas accompagné par votre entreprise ? Europe 1 a listé quelques questions que vous pouvez vous poser avant de vous décider.
- En ai-je vraiment besoin ?
Un coach professionnel n’est ni un psy, ni un thérapeute. Si votre problème est d’ordre psychologique, comportemental, physique ou affectif, cela ne sert à rien de vous diriger vers un coach professionnel. Un bon coach, d’ailleurs, saura vous réorienter s’il évalue que votre problème ne relève pas de sa compétence.
Ce dernier vous aidera à résoudre des questions bien spécifiques liées à votre travail, ou votre envie d’en changer. "Un coaching sert à atteindre des objectifs que l'on n'arrive pas à atteindre seul, pour lesquels il vaut mieux être accompagné pour bénéficier d'un retour et d'un regard extérieur à sa situation. Certaines personnes ont des représentations en tête qui les freinent ou les bloquent, le coach propose alors des options d'action pour faire évoluer la situation", précise dans Le Figaro Valérie Pascal, fondatrice du cabinet Passages & CO.
- Comment travaille-t-il ?
Un coach professionnel n’est pas un gourou. Son objectif est de vous conduire à reprendre votre carrière en main, à devenir plus autonome. En clair, un coach ne vous donne pas des leçons de morale ni des recettes toutes faites, mais va vous inviter à vous poser les bonnes questions. "Le coach s’appuie sur les ressources, les contacts, les talents du client. Mais ce n’est pas lui qui a la solution. L’objectif c’est de faire naître la solution par le client lui-même", résume Claire, coach professionnel depuis sept ans, contactée par Europe 1.
Il doit, également, vous fixer un cadre et l’écrire noir sur blanc sur un contrat, généralement à l’issue d’une première séance de cadrage (gratuite). Le nombre total de séances doit être défini à l’avance (un suivi dure rarement plus d’un an), tout comme les objectifs à atteindre.
Si tous les coachs doivent respecter quelques bases communes, n'hésitez pas non plus à lui demander s'il a une spécialisation et de préciser la palette d'outils dont il va se servir : analyse transactionnelle, Gestalt, PNL, pratiques narratives, systémique etc.
- Quelle formation a-t-il eu ?
Il n’y a pas de minimum d’heures requises de formation pour devenir coach professionnel. Certaines écoles proposent des formations de seulement… trois jours ! N’hésitez donc pas à demander combien d’heures a suivies le coach avant de signer un contrat avec lui. Mieux il sera formé, mieux se sera. A titre d’indication, l’université Paris 8 propose une formation de 273 heures annuelles de cours, plus 147 heures de stage pratique. Demandez-lui, également, s’il est certifié/accrédité par l’une des trois grandes fédérations reconnues par la profession : l’ICF, la SFCoach et l’EMCC.
Aussi, demandez-vous depuis combien de temps il exerce (plus il est expérimenté, mieux c’est), s’il se tient au courant des dernières évolutions de son métier et s’il suit des formations continues.
- Quelle est sa vision du métier ?
La question de ses motivations peut s’avérer primordiale. S’est-il lancé après avoir été licencié dans son entreprise ? Par passion ? Par appât du gain ? En fonction de sa franchise, faites-vous votre propre opinion.
Demandez-lui, également, s’il a adopté un code de déontologie. Et à défaut, vérifiez qu’il respecte quelques règles de base du métier. "Un vrai coach doit avoir une éthique de vrai coach, et respecter un code de déontologie strict", indique sur son blog Bérangère Touchemann, fondatrice du cabinet Touchemann&co. Et d’énumérer quelques exemples :
– "On ne coache pas deux personnes proches (associés compris, ils doivent être coachés par deux coachs différents : Dans une relation, on ne peut pas être juge et partie).
– On ne coache pas un patron si on coache son N-1. Idem.
– On ne peut pas répondre à la demande d’une entreprise qui ferait coacher l’un de ses cadres pour qu’il décide de partir (pas éthique).
– On ne peut pas promettre la lune, d’ailleurs le coach a une obligation de moyens, et non de résultats. Il n’y a pas de secret, le résultat sera le fruit de VOTRE travail.
– On ne peut pas avoir d’intention pour son client, si ce n’est celle de l’accompagner au mieux vers l’autonomie. Prendre des décisions à sa place, c’est non".
- A-t-il un superviseur ?
Un bon coach professionnel doit, en théorie, lui-même avoir un coach, plus expérimenté, appelé "superviseur". "Savoir demander de l'assistance pour soi-même est une preuve de maturité pour un professionnel de la relation d'aide", complète le magazine Capital.
- Quel est son prix ?
Selon son expérience, la région dans laquelle il se trouve ou son niveau de formation, les prix peuvent considérablement varier. Un prix raisonnable oscille entre 80 et 200 euros la séance (d’1h30 environ) pour un particulier. Pour une entreprise, cela peut être beaucoup plus cher.
- Vous sentez-vous à l’aise avec lui ?
Il y a, nécessairement, une part de "feeling" dans le choix d’un coach. Vous devez autant vous sentir à l’aise, rassuré, mis en confiance que challengé. "Sinon, il n‘y aura pas de remise en question et vous n’avancerez pas", conclut Bernard Soria, administrateur de SFCoach, cité par CadreEmploi.fr.
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